Pourquoi y a t-il plusieurs sciences?

La multiplicité et la diversité des sciences sont un fait persistant depuis leur naissance, encore accentué par la spécialisation caractéristique de ces savoirs, grandissante au cours de leur histoire. Ce fait n’en est pas moins problématique dès lors que cette diversité se traduit par une rivalité et un conflit entre les explications scientifiques proposées pour un même type de réalités, tels ceux des théories de la relativité et des quanta en physique, de la biologie moléculaire et du holisme en biologie, des neurosciences et de la psychologie, de cette dernière avec l’économie ou la sociologie. Un exemple bien actuel : qu’est-ce qui explique au juste, ou principalement, le réchauffement climatique ? Cette situation conflictuelle de la science conduit aujourd’hui à une critique (cf. Edgar Morin) des effets pervers de la spécialisation, laquelle engendre une forme d’ignorance, alors qu’on attend de la science un savoir, et que l’on considère en général qu’elle est seule à pouvoir le procurer. Il y donc lieu de se demander si la pluralité des sciences est pour la science une nécessité, ou s’il ne faut y voir que l’indice d’un manque de science.

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