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L’art chez Hannah Arendt

Si les analyses consacrées directement à l’œuvre d’art sont peu nombreuses dans l’œuvre de Hannah Arendt, les références à des artistes sont multiples et variées. Elle pense avec eux et les cite sur le terrain de la vérité. Remarquons également que H. Arendt est cataloguée comme un « penseur politique » ; or c’est au théâtre de Shakespeare, à l’Iliade et à l’Odyssée (entre autres) tout autant qu’à Machiavel qu’elle demande les secrets de l’action politique.
Nous pouvons nous questionner avec Pierre Bouretz : « d’où vient qu’Hannah Arendt ait si souvent cherché chez les écrivains et les poètes une manière d’approcher le monde, de saisir l’histoire et de juger les hommes ? »
L’art pense ; l’art fait penser ; l’art est un objet de pensée. H. Arendt cherche auprès des grandes œuvres un éclairage qui la guide, mais n’a pas éprouvé le besoin de théoriser sur le sens de l’art.
S’il n’existe pas réellement de théorie esthétique chez H. Arendt, le statut de l’œuvre d’art et sa réflexion sur cet objet singulier permettent de mieux saisir la dimension phénoménologique de sa pensée. L’œuvre d’art cristallise également les thèmes centraux de la réflexion d’H. Arendt : le souci du monde dans sa dimension « historiale » et durable, la pérennisation de la pensée et de l’agir, l’importance accordée à l’apparition et au « devoir » de la belle apparence, l’entrecroisement des regards et des manifestations dans le monde, la question du sens contre celle de la vérité.

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L’idée de monde chez Hannah Arendt

Nous pouvons considérer le monde comme le concept central de la pensée de H. Arendt. Qu’elle s’interroge sur les origines du totalitarisme et tente d’en saisir les mécanismes, qu’elle pense la notion du politique, qu’elle questionne la condition de l’homme, tout la ramène au « souci » du monde. Parce que le monde est ce à quoi nous appartenons fondamentalement et ce qui nous permet d’être humains, quoique nous fassions, nous nous situons toujours par rapport au monde.
Le monde est ce que nous trouvons à notre arrivée et laissons derrière nous au moment de mourir (naître se dit « venir au monde » et mourir « quitter ce monde » ou « cesser d’être au monde »). Le monde est également ce que nous avons en partage, il est essentiellement « commun », reliant et séparant les hommes afin qu’ils ne deviennent pas cette masse indifférenciée où chacun se trouve écrasé contre l’autre. Exister pour l’homme sera paraître dans le monde. Perdre de vue son importance essentielle, laisser le monde s’éroder, c’est mettre en jeu les conditions même de notre humanité. L’amor mundi peut définir la pensée de H. Arendt. Le souci du monde est le fil qui tisse ensemble les divers aspects de sa pensée. Tout la ramène sans cesse à ce souci du monde.

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L’apparition du monde dans l’œuvre d’art

C’est un truisme, pour les lecteurs d’Arendt, de dire que l’œuvre d’art est intimement liée au monde, encore que ce lien ne soit pas sans ambiguïté puisque l’activité de l’artiste, en tant qu’œuvrer, se fait en marge du monde.
Nous voudrions revenir sur l’esthétique d’Arendt à travers un axe de lecture inhabituel : montrer comment le monde nous apparaît dans l’œuvre d’art, comment il y devient visible. L’œuvre d’art nous ouvre le monde, laisse le monde venir à nous dans son apparition initiale. Elle se fait transparente pour laisser éclore l’apparition du monde. Nous pourrons alors mettre en évidence que c’est dans l’œuvre d’art que nous pouvons saisir la pureté de son essence phénoménale. Par conséquent l’objet de cet article est de proposer un autre écho de l’affirmation sans cesse répétée chez l’auteur : l’œuvre d’art est l’objet le plus mondain. Cette lecture nous conduit à établir un parallèle entre l’esthétique d’Arendt et celle de Merleau-Ponty.