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Bioéthique, catégories juridiques et politique législative

Le droit n’a rien de naturel. La maîtrise du vivant — et en particulier du corps humain — par la science ne l’est pas davantage. Pourquoi l’’artifice du droit devrait-il couvrir l’artifice de la science ? Avant de répondre à cette question un double constat s’impose. D’une part les nouvelles pratiques médicales telles que les greffes de tissus ou d’organes ou les fécondation in vitro se sont rapidement développées sans avoir besoin, en apparence, de droit, dans un prétendu « vide juridique ». Jusqu’aux lois de bioéthique du 29 juillet 1994 elles n’ont été encadrées que par des règles éthiques. D’autre part ces lois n’ont rien apporté de nouveau en ce sens qu’elles ont largement entériné les principes qui avaient été préalablement posés comme éthiques par les CECOS ou le Comité Consultatif National d’Éthique. Le législateur les a simplement repris, affirmés et rendu obligatoires.

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Les traits fondamentaux de l’éthique aristotélicienne

Du Corpus Aristoteleum, trois œuvres éthiques nous sont parvenues : celle que l’on nomme Éthique à Eudème et qui porte probablement ce nom d’après l’élève d’Aristote Eudème de Rhodes qui l’a peut-être copiée et rédigée, et ainsi transmise ; ensuite l’Éthique à Nicomaque qui doit vraisemblablement son nom au fils d’Aristote, Nicomaque ; et enfin les Magna Moralia qui, au dire d’Albert le Grand, ne doivent pas s’appeler ainsi parce qu’elles seraient particulièrement volumineuses, mais plutôt en raison de la diversité de ce qui y est traité.
Parmi ces trois éthiques aristotéliciennes au sens large, il est depuis longtemps reconnu que l’Éthique à Nicomaque, qui est la première éthique de la philosophie occidentale thématiquement élaborée comme telle et qui s’est imposée depuis lors comme mesure, prévaut sur les deux autres œuvres éthiques de par son authenticité, l’unité d’ensemble de l’édifice, la rigueur et la fraîcheur de sa pensée, la force et la vivacité de la langue. C’est pourquoi, dans les brèves indications qui suivent, nous nous en tenons à elle, d’autant plus que du point de vue de la tradition historique de la philosophie, c’est elle qui eut l’impact le plus large, tandis que les deux autres éthiques, au contraire, furent pendant longtemps considérées comme non-aristotéliciennes, c’est-à-dire soit comme provenant de compilations plus tardives, soit comme n’étant tout simplement pas d’Aristote. En ce qui concerne les Magna Moralia, cela vaut encore aujourd’hui, et ce à bon droit, malgré la tentative de H. von Arnim d’en établir l’authenticité, tandis que pour la première fois, depuis une époque toute récente, il a été prouvé par W. Jaeger que l’Éthique à Eudème serait vraisemblablement une œuvre de jeunesse d’Aristote. Mais même en mettant de côté la discussion plutôt philologico-historique de l’authenticité, il reste à établir qu’au regard de la position initiale de la question éthique et des traits fondamentaux de son élaboration, les deux éthiques ainsi finalement nommées, n’apportent rien d’essentiellement nouveau ou autre par rapport à l’Éthique à Nicomaque, et sont même en retrait par rapport à celle-ci qui les devance sur bien des points.

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Le concept de personne dans le champ du handicap

Les hommes et les femmes qui sont atteints dans l’intégrité de leurs facultés physiques ou intellectuelles revendiquent d’être reconnus comme des personnes. Il s’agira de montrer en quoi, au regard de l’histoire de ce concept, cela est à la fois essentiel et problématique. Après que le stoïcisme et le christianisme, ont tenté de l’arracher à toute appréhension hiérarchisante pour affirmer l’égale dignité de toutes les personnes humaines, une certaine orientation de la bioéthique, réduisant la personne à sa dimension consciente et rationnelle, utilise à nouveau ce concept pour frapper de discrimination ceux qu’elle juge ne pas être des personnes. Ceux que l’on appelle les « handicapés mentaux », sont alors prioritairement menacés. Quant aux hommes et aux femmes « handicapés physiques », s’il leur importe d’être reconnus comme des « personnes », cela suffit-il pour qu’ils soient entendus dans l’ensemble des revendications qui sont aujourd’hui les leurs ? Faut-il donc redéfinir ou abandonner la notion de personne pour répondre à leur légitime exigence de respect ?

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Approche philosophique de la notion de respect

Comment se faire respecter lorsqu’une déficience physique ou mentale rend difficile l’accès à l’indépendance, et pourquoi respecter ceux dont on dépend alors ? Pourquoi respecter les autres et s’en faire respecter à son tour lorsqu’ils ont besoin d’un tiers pour pallier une infirmité ? Comment, en d’autres termes, établir entre les hommes et les femmes que leur condition de santé place en situation de dépendance et ceux qui les accompagnent, des relations de respect mutuel ?