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L’art aux limites de la morale

Le rapport entre art et morale pose le problème des limites de l’art et de la morale, et ainsi des limites entre minimalisme et maximalisme éthiques. L’art a toujours été le lieu d’une résistance contre le maximalisme moral. Y a-t-il une exception « esthétique » à la morale ? L’art est-il par delà le bien et le mal ? Mais peut-être l’anti-moralisme de l’art est-il une exception dans la longue histoire de l’art, une position récente et même régionale. Notre interrogation ici ne porte pas sur l’art en tant que tel, mais sur la morale à partir de l’art. Si nous admettons que la morale n’a rien à faire dans l’art, jusqu’où sommes-nous prêts à revendiquer cette position ? On ne proposera pas de réponse définitive, mais l’art, et l’art contemporain notamment peut être un bon moyen de tester nos intuitions et nos croyances morales à leurs limites. La suite se présente donc comme une variation sur art et morale.

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Le droit de mourir et le sens de l’existence

Aux yeux de Hans Jonas, la question éthique ne peut se légitimer de la seule volonté. La volonté bonne ne peut plus être le principe de l’éthique . Si elle fut le fondement de la moralité pour la modernité, elle doit à présent être dépassée. Cette nécessité ne tient pas à une valorisation du progrès ou à l’historicisme. Si la modernité peut avoir confiance dans la volonté de l’homme, dans la possibilité pour lui d’agir rationnellement, c’est parce que, au même titre que les Anciens, elle s’inscrit dans un monde qu’elle se représente comme durablement stable . La modernité, pour moderne qu’elle soit, reste liée à un modèle ancien, à la fois religieux et philosophique, qui suppose que les conditions d’existence de l’homme demeureront les mêmes. Ayant toujours eu des configurations semblables, elles continueront de les avoir. Si le monde apparaît comme identique à lui-même dans le temps, l’homme qui y trouve sa place ne peut errer. Et s’il commet quelque faute il pourra la corriger par la seule référence à la stabilité du monde.

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Eternité de l’âme et cheminement éthique dans la pensée de Spinoza

Dans la cinquième partie de l’Éthique, Spinoza traite de l’éternité de l’âme. Son souci est de s’écarter du concept métaphysique traditionnel d’immortalité. Toutes les preuves de l’immortalité de l’âme font intervenir, comme le ressort de l’argumentation, une thèse sur la substantialité de l’âme. C’est pourquoi la carrière philosophique de l’immortalité de l’âme est frappée au cœur par la critique kantienne des paralogismes, établissant que le sujet a pour sens d’être de ne pas être une res, une substance. La désubstantialisation kantienne de la subjectivité rend impossible la preuve de l’immortalité de l’âme sous sa forme traditionnelle grecque. La problématique spinoziste de l’éternité de l’âme relève d’un horizon tout à fait différent. En effet, non seulement elle est libre de toute présupposition sur la substantialité de l’âme, mais elle conserve, même dans l’argumentation la plus rigoureuse et la plus serrée, une dimension non argumentative, une dimension d’expérience : « nous sentons et nous savons par expérience que nous sommes éternels ». Cette référence à l’expérience témoigne du lien entre la dimension spéculative et la dimension éthique de l’éternité de l’âme : le concept d’éternité ne prend son véritable sens que dans le cheminement éthique qui conduit au salut.

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Commentaire des Passions de l’âme

Le texte ici présenté fut d’abord un cours proposé aux khâgneux du Lycée Pierre-de-Fermat à Toulouse. L’enseignement étant, selon la belle formule aristotélicienne l’acte commun du maître et du disciple, ils méritent d’être nommés d’abord puisqu’il est clair qu’ils y ont eu leur part.

Cette origine explique aussi les limites du propos : il s’agit d’un outil de travail, élaboré dans la perspective de la préparation d’un concours de recrutement. On n’y trouvera donc nulle prétention à l’originalité philosophique, non plus qu’à l’exhaustivité en matière de documentation universitaire.

Le but – modeste – était d’aider à la lecture et à la compréhension du texte cartésien, sans lui substituer constamment le commentaire comme s’il ne s’expliquait jamais assez bien lui-même, mais en suggérant la structure de son développement logique, et en le rapprochant d’autres passages de l’auteur, voire en le confrontant à ses sources, pour autant qu’il s’en démarque tout en s’en inspirant.

L’outil de travail veut être aussi une invitation à la lecture. C’est pourquoi nombre de textes sont mentionnés sans être cités in extenso.

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Explication intégrale de la première partie des Passions de l’âme

Le Traité des Passions est un ouvrage né d’une amitié entre un philosophe et une Princesse. Sans l’insistance de cette dernière, à travers leur correspondance, jamais peut-être cet ouvrage n’aurait vu le jour. Sans la sollicitation d’Elizabeth, “bientôt relayée par la reine Christine”, Descartes ne se serait probablement jamais expliqué sur les passions. Ce qui ne laisse pas d’être étonnant. Car les passions n’ont jamais cessé d’être un problème philosophique de première importance. La question des passions s’impose au moins à la réflexion éthique. Or Descartes avoue en mai 1646 ne l’avoir “jamais ci-devant étudiée”, même si les premières notations concernant les passions remontent aux années 1618-19, avec en particulier le début du Compendium musicæ, la deuxième note des Experimenta. C’est bien sous la pression des objections de la princesse Elisabeth à ses prescriptions médico-morales que Descartes compose un “premier crayon”.

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La critique du formalisme kantien chez Hegel et Scheler

A plusieurs siècles de distance il est frappant de voir deux penseurs, aussi éloignés soient-ils par leur formation respective et leur trajectoire philosophique, recourir au même champ sémantique pour désigner un obstacle qui obstrue le chemin de la pensée. Dans Foi et Savoir Hegel assimile l’idéalisme transcendantal à une opération qui consiste à vider de son sang la « statue » de l’objectivité de sorte qu’il ne reste plus qu’une « chose intermédiaire entre forme et matière, odieuse à regarder (…) » . Dans l’Observation préliminaire au Formalisme en Ethique Scheler affirme qu’il est urgent de dépasser le « barrage constitué par l’éthique kantienne » , de débarrasser la route philosophique de ce « colosse d’airain » que constitue l’éthique formelle kantienne. Dans un cas c’est la statue qui s’affaisse, dans l’autre c’est le colosse qui empêche de passer mais à chaque fois il y a un obstacle: les ruines d’une statue détruite ou bien la taille imposante du colosse. Si on approfondit les deux images dans un cas on a la statue de l’objectivité qui subit une hémorragie puisque tout son sang, toute son animation lui viennent de la subjectivité transcendantale – la matière est pour ainsi dire informée de l’extérieur et sans cette forme elle se pulvérise. Dans le second cas le colosse domine et écrase par sa présence monolithique, comme la loi et la norme morales qui intimident le sujet et le soumettent à leur tyrannie. On reconnaît bien ici deux façons d’exprimer une même hostilité de principe à l’égard du formalisme kantien. Le propos qui suit a pour but de montrer les raisons d’une telle hostilité d’abord chez Hegel en partant de quelques moments choisis de son œuvre, puis dans le Formalisme en éthique de Scheler. Chez Hegel la critique du formalisme se fait par une subordination de la pensée d’entendement à la raison spéculative qui fait de la négation ou de la différence un moment constitutif de l’identité abstraite, tant dans le domaine théorique que dans le domaine pratique. Dans son éthique Scheler critique le formalisme, le légalisme, le normativisme kantien menaçant de virer au pharisaïsme au nom de la phénoménologie qui dé-couvre une nouvelle dimension entre l’a priori intellectuel et l’a posteriori, « l’intuitivisme émotionnel », « l’apriorisme matérial ».