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Le vivant

Quelle est la pertinence philosophique de la question du vivant ? Deux positions extrêmes peuvent ici être tenues.
On peut considérer que la philosophie n’a pas compétence pour parler du vivant : l’étude du vivant relève des sciences biologiques (anatomie, physiologie, botanique, écologie, biologie cellulaire…). Plus simplement, le vivant est l’objet de la biologie . « Le vivant » est un concept moderne, pour désigner « l’être vivant » ou le règne des êtres vivants. Sans doute la philosophie a-t-elle toujours parlé de la vie. Mais précisément le vivant n’est pas la vie. La rupture épistémologique des sciences biologiques a constitué à se donner le vivant pour objet en écartant la réflexion sur la vie jugée désormais trop métaphysique. La vie passe pour l’asile de l’ignorance : du moins elle donne lieu à une philosophie non scientifique : le vitalisme (ou ce qui peut lui être apparenté). Il s’agit de comprendre les mécanismes du vivant sans spéculer sur la vie en soi. La vie doit être étudiée dans le vivant et non le vivant déduit de l’idée de vie…

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L’usage régulateur de l’idée de finalité dans la biologie contemporaine

En choisissant de traiter de l’usage régulateur de l’idée de finalité dans la biologie contemporaine, je m’inscris dans une perspective kantienne, perspective que tracent principalement deux textes : l’Appendice à la Dialectique transcendantale dans la Critique de la raison pure, et la seconde partie de la Critique de la faculté de juger.
Cette inscription kantienne de la problématique impose de se demander dans quelle mesure la biologie peut encore habiter, deux siècles après la troisième Critique, cet espace ouvert par Kant à la réflexion sur le vivant. Cela implique deux questions :
1. Le développement des sciences de la vie a-t-il confirmé ou infirmé le célèbre pronostic formulé au § 75 de la Critique de la faculté de juger ?
2. La biologie contemporaine a-t-elle quelque chose à faire, d’un point de vue heuristique, de l’idée de finalité ?
Par « biologie contemporaine », j’entends la biologie après 1859, date de publication de L’origine des espèces de Darwin. On pourrait me reprocher de m’installer dans un cercle en ne faisant exister mon objet : la biologie, qu’à partir du moment où elle adopte un paradigme intégralement mécaniste, et récuse – avec l’idée de sélection naturelle – tout recours à l’idée de finalité. Je réponds simplement que ce n’est pas moi qui choisis. C’est la biologie elle-même qui annonce 1859 comme la date charnière de la grande révolution, L’origine des espèces définissant le cadre à l’intérieur duquel les biologistes eux-mêmes déclarent pouvoir unifier l’ensemble des connaissances biologiques.
Je me contenterai de décrire la situation qui me semble être au-jourd’hui celle de la biologie vis-à-vis de la finalité, et m’abstiendrai de tout jugement sur le bien-fondé des méthodes utilisées par les biologistes, ainsi que sur les conclusions philosophiques que tirent certains d’entre eux, assez nombreux, de leur travail scientifique.

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Le vivant

Le vivant ne manque pas de retenir le philosophe, parce qu’il se trouve, avec lui, en présence de ce qui n’est ni un objet (un en soi, caractérisé par un « partes extra partes ») ni un sujet (le pour soi). Il se situe entre les deux ; la matérialité ou la simple spatialité est […]

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Qu’est-ce qu’un être vivant?

La question « qu’est-ce qu’un être vivant ? » est apparemment une question de biologie. En quoi concerne-t-elle la philosophie et comment peut-on penser qu’un philosophe puisse légitimement y répondre ? En vérité, si l’on a pu, de mieux en mieux au fil de l’histoire, identifier ce qui forme les structures constitutives des vivants, leur mode de construction comme leur fonctionnement, ce qui demeure néanmoins, tout au long de cette histoire, c’est la question de l’interprétation de ces descriptions et du sens dont elles sont porteuses. Or dans le domaine de la vie, identifier une structure, révéler un mode de construction, qualifier un fonctionnement, c’est dire à quoi le vivant s’apparente : on va devoir dire si la nature vivante est une nature spontanée, artiste, si elle n’obéit au contraire qu’à une stricte mécanique logique dont les variations seraient soigneusement délimitées, si, encore, le vivant n’existe qu’au sein d’un monde où coexistent d’autres êtres, vivants ou non, et avec lequel il entre en débat. Mais dès lors, on le voit bien, ces questions révèlent que l’on est déjà d’un bout à l’autre dans la philosophie.

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Le vivant

« L’observation scientifique, écrit le biologiste Ernest Kahane (La Vie n’existe pas, Editions rationalistes, 1962) nous montre des êtres vivants, de la matière vivante, des phénomènes vitaux… » – des êtres vivants : la plante, l’animal ; de la matière vivante : le tissu végétal, un fragment de feuille, à partir duquel on peut recréer, sous certaines conditions, la plante entière ou bien le tissu épithélial ou osseux de l’animal ; les phénomènes vitaux : la photosynthèse, la dégradation des sucres. Cette proposition souligne que le biologiste, à supposer qu’il veuille renoncer, en raison de ce qu’il se représente comme une exigence scientifique, à l’idée de vie, n’en est pas moins contraint, pour désigner l’objet de son étude, à utiliser des termes dérivés des mots « vie » et « vivre », c’est-à-dire le participe présent « vivant » et l’adjectif « vital », le premier de ces termes intervenant lui-même en deux occurrences, comme prédicat du terme « être » ou comme prédicat du terme « matière ». La langue française réserve le terme « être » (au sens où l’on parle d’êtres vivants, mais aussi d’être humains ou d’êtres pensants), par contraste avec les « choses », aux formes de réalité ou d’existence présentant non seulement une unité complexe mais une sorte d’individualité, de conatus, de référence à soi, d’autonomie. Un « être » est, à un degré ou à un autre, « auto-normé ». Nous constatons donc que, même si « la vie n’existe pas », le biologiste (et avec lui le philosophe, qui réfléchit sur la connaissance du vivant) n’en doit pas moins supposer que le terme « vivant » (avec les deux substantifs dont il peut être attribut) et le terme « vital », malgré les différences de sens et d’emploi, ont un référent commun justifiant leur appartenance à une même sphère de phénomènes. Et cette référence commune conduit à se demander comment articuler les termes « être vivant », « matière vivante », « phénomènes vitaux ».