Résurrection ; identité ; survie
Parmi les fresques de la Chapelle Sixtine peintes par Michel-Ange, l’ensemble intitulé Le jugement dernier offre toutes les variations possibles dans la description des corps ressuscités, de ceux qu’on tire de terre, qui ressemblent encore à des cadavres, jusqu’au corps puissant et lumineux du Christ. Le paradoxe tient à ce que la résurrection semble supposer une survie, par delà la mort, afin que soit manifeste l’identité du ressuscité. De la même façon, on constate que certaines approches philosophiques, que nous convoquerons, associent, dans des variations remarquables, les notions de résurrection, d’identité et de survie. Mais comment fixer la limite au-delà de laquelle ces variations tomberaient dans la confusion ? Cette question est-elle même pertinente, et doit-on supposer qu’une notion philosophique possède un sens qui limite l’innovation théorique ?
Le but de cet article est de construire un « appareillage conceptuel » dans lequel ces trois notions seront juxtaposées et comparées. Il s’agira, ensuite, de vérifier que cet appareillage peut constituer un outil efficace pour repérer les enjeux philosophiques des variations que subissent ces trois notions.