L’examen du plaisir dans Philèbe
Le Philèbe demeure à bien des égards une terre semi-inconnue du continent platonicien. Ce n’est pas qu’on ne puisse le situer avec un haut degré de vraisemblance dans la constitution de l’œuvre, mais il reste qu’il présente, si l’on peut dire, des traits hybrides. Ainsi la discussion sur le plaisir semble prolonger, par-delà les « dialogues métaphysiques », les propos de Socrate et Calliclès dans le Gorgias, et le choix de Socrate comme protagoniste après son effacement dans le Sophiste et le Politique a paru à certains une sorte de réactivation de la forme des dialogues de la période moyenne. Mais, d’un autre côté, une longue tradition de commentaire de G. Rodier à L. Robin et de L. Robin à A. Diès, insiste sur le parti que tire le Philèbe de la dialectique postérieure au Parménide, dont notre dialogue présenterait l’ultime raffinement.