Diderot: la promenade comme lieu sceptique

Le scepticisme a eu une importance déterminante dans l’évolution de la pensée morale, importance dont l’évidence est manifeste dans les sources grecques et latines, mais que les études consacrées à l’âge moderne ont souvent eu tendance à faire passer à l’arrière-plan, en considérant que le souci épistémologique est devenu primordial, surtout après Descartes. L’ambition de cette enquête collective sera, en premier lieu, de remettre à sa place, centrale, la finalité éthique du scepticisme au seuil, puis au cœur même de l’Age classique. On voudrait notamment analyser comment le dialogue entre réflexion philosophique et expériences littéraires a favorisé le développement d’une pensée morale sceptique que des préoccupations liées aux sciences et à la métaphysique ont souvent contribué à masquer ou à marginaliser. Une autre spécificité de cette enquête sera d’étudier, entre sciences, philosophie, littérature et arts, les prolongements de cette problématique jusqu’au moment présent, en étudiant certaines formes de résurgence (et de transformations) du scepticisme sur la scène de la pensée morale contemporaine et des débats qui la traversent.

Dans cet exposé, j’analyserai deux promenades de l’œuvre de Diderot et je travaillerai sur :

1. Le fait qu’il y a dans la pensée sceptique une critique de l’idée, décidée comme cartésienne, des énumérations entières et des revues générales

2. L’idée du cogito

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