Quelques observations sur l’écriture de John Locke et quelques clés pour la lecture

Chacun a intérêt à lire les auteurs dans leur langue autant que faire se peut et, bien sûr, Locke ne fait pas exception. Le texte de l’Essay… n’est certes pas d’une difficulté insurmontable bien qu’il puisse effrayer, voire rebuter un lecteur qui ne serait pas versé dans la langue anglaise. Locke, d’une manière générale, présente au lecteur étranger des problèmes supplémentaires que l’on peut ranger dans trois catégories. Il écrit une langue que l’on peut qualifier, non pas d’ancienne, puisque l’Essay…a été publié en 1690, mais de « vieillotte ». Sans ressembler à une langue inconnue, à une autre langue que l’anglais appris au lycée, l’anglais de cette époque nous confronte à quelques archaïsmes, rapidement maîtrisés et, en général, plus propres à perturber le lecteur moderne qu’à le démoraliser complètement. Plus difficile est la question de la langue philosophique. Notre auteur traite, en effet, de problèmes ardus et le lecteur – qu’il soit étranger ou qu’il soit anglais, d’ailleurs – doit parfois s’arrêter pour vérifier qu’il suit bien la conceptualisation en cours, car il s’agit souvent bien de cela et toute imprécision dans l’élaboration des concepts ou des définitions serait sanctionnée ultérieurement par l’incompréhension du raisonnement.

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