La promesse, la mémoire, l’oubli et le temps : Réflexions sur un passage remarquable de la Généalogie de la morale.
Le texte de Nietzsche qui inaugure la deuxième Dissertation de la Généalogie de la morale élabore à nouveaux frais la compréhension de l’oubli et de la mémoire. Il rattache ses deux facultés à des fonctions psychiques complexes dont le statut général et commun est d’être des modalités de la volonté. Le concept de celle-ci est modifié de même que la compréhension de la conscience et de l’être que nous sommes nous-mêmes. L’articulation générale de ces concepts est orientée sur la socialisation de l’homme, de telle sorte que ce texte porte en amont sur le devenir culturel de l’homme compris d’abord comme être naturel et en aval sur le sens social de toutes les possibilités qui dépendent de la promesse, l’engagement de soi dans un contrat quelconque d’ordre moral ou politique, la responsabilité. Aussi l’analyse de l’oubli et de la mémoire est sous-tendue non seulement par une compréhension déterminée de la vie psychique mais aussi par une compréhension déterminée de l’origine sociale des structures de cette vie psychique.