Epictète, Entretiens. Commentaire

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Présentation du stoïcisme d’Epictète

L’un des traits qui caractérisent le stoïcisme d’Epictète, c’est l’insistance sur la distinction entre « ce qui dépend de nous » et « ce qui ne dépend pas de nous », « ce qui est à notre portée » et « ce qui n’est pas à notre portée », « ce qui est notre pouvoir » et « ce qui n’est pas en notre pouvoir » :

I, I, 808 : titre ; 7 : ce qui dépend de nous, c’est l’usage correct des représentations, le reste ne dépend pas de nous ; 12 : [ce qui dépend de nous, c’est] la puissance de vouloir ou de ne pas vouloir <tèn dunamin tèn ormètikèn te kai aphormètikèn>, de rechercher et d’éviter <kai orektikèn te kai ekklitikèn> et en général le pouvoir d’user des représentations <kai aplôs tèn chrestikèn tais phantasiais>

I, IV, 11, 817 : « … En qui consiste ton œuvre ? <pou de sou to ergon ;> à avoir un désir qui ne manque pas son but et une aversion qui ne te fait pas tomber dans ce que tu veux éviter <en orexei kai ekklisei…>, à vouloir ou à refuser de vouloir <en ormais kai aphormais> de manière à rester irréprochable, à donner ou à suspendre ton assentiment… »

I, XVII, 21, 849 et sv : « Homme, tu possèdes par nature une volonté <proairesin> qui ne connaît ni obstacles ni contraintes […] je te le ferai voir d’abord à propos de l’assentiment [du domaine de l’assentiment] <epi tou sugkatathètikou topou> […] en est-il autrement dans le cas des désirs et des tendances ? <epi de tou orektikou kai ormètikou> […]  si l’on me menace de mort, dis-tu, on me contraint ? Ce n’est pas cette menace qui te contraint d’agir, c’est l’opinion <dokei soi> que tel ou tel acte est préférable à la mort » (849)

I, XXII, 10, 858 : « dépendent de nous la volonté [le choix préférentiel] <proairesis> et les actes volontaires [les actes qui relèvent d’un choix] <ta proairetika erga>, n’en dépendent pas le corps et ses parties… ».

II, V, 4-5, 890 : « voici l’essentiel de ce que tu as à faire : divise et distingue bien les choses ; dis : les choses extérieures ne dépendent pas de moi <ta exô ouk ep emoi>  ; ma volonté dépend de moi » <proairesis ep’emoi>

Manuel, I, I : « Dépendent de nous l’opinion [le jugement de valeur] <hypolepsis>, la tendance [l’impulsion vers l’action] <hormè>, le désir <orexis> ou l’aversion, en un mot tout ce qui est notre œuvre propre  […] ».

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