D. Ross. The Right and the Good. Traduction du ch. II
[16] La question qui oppose l’hédonisme et l’utilitarisme d’une part, et leurs adversaires, d’autre part, ne porte pas sur le fait de savoir si ‘juste’ signifie ‘qui produit ceci ou cela’, car il n’est plus plausible de le soutenir. La question dont nous allons débattre est de savoir s’il existe une caractéristique générale qui fait le caractère juste d’un acte juste, et, si c’est le cas, quelle en serait la nature. Au nombre des principales tentatives pour définir une caractéristique unique de toute action juste qui serait au fondement de son caractère juste <rightness> se trouvent celles de l’égoïsme et de l’utilitarisme. Mon propos n’est pas d’en discuter, non parce qu’il s’agirait là d’un sujet sans importance, mais parce qu’il a déjà été traité si souvent et si bien, et parce qu’un consensus en philosophie morale s’est progressivement dégagé selon lequel aucune de ces théories n’est vraiment satisfaisante. Une théorie plus attrayante a été formulée par le Pr Moore : ce qui rend des actions justes tient dans le fait qu’elles produisent davantage de bien que ce qu’une autre action, réalisable par l’agent, aurait produit.