Commentaire de l’Etre et le néant
Sur l’œuvre de Sartre elle-même, qui précède l’Être et le néant
1933 : une année en Allemagne. Il se plonge dans la lecture de Husserl, des Recherches Logiques, ainsi que des Ideen.
Il découvre la phénoménologie donc, chose très importante car c’est dans le prolongement de Husserl qu’il situe son œuvre.
1936 : L’imagination. L’intérêt est ce qu’il annonce à la fin : un travail de psychologie phénoménologique sur l’imagination, publié en 1940 : l’Imaginaire.
En 1937, un essai très important : La Transcendance de l’ego : un texte court et dense, redoutable. Le champ de la conscience est impersonnel : l’ego n’est pas un habitant de la conscience. Pas anonyme, mais impersonnel. L’ego n’est pas un habitant de la conscience, donc on ne peut pas dire « ego cogito ». Originairement, la conscience est sans ego, et l’ego est un objet transcendant.
Pourquoi transcendant ? Parce qu’on ne peut pas dire « extérieur », cela spatialiserait. Donc on utilise l’opposition transcendant/immanent.
On a une conscience non-égoïque, donc.
1939 : « Une idée fondamentale de la phénoménologie de Husserl : l’intentionnalité ». Difficile, car Sartre enchaîne les métaphores. C’est un texte très (trop ?) littéraire. Michel Henry dira : thèse de l’auto-affection (pas l’intentionnalité). L’Essence de la manifestation est écrite contre Sartre. Enfin, il y a les Carnets de la drôle de guerre. C’est savoureux : des exercices de plume. Les éléments fondamentaux de l’Etre et le néant (EN) sont élaborés là, dans ce carnet qui
est un atelier. La thèse de la néantisation est déjà là.
1938 : La Nausée, roman de la contingence – l’épreuve de l’absence de nécessité. « Si Dieu existe, lui-même est contingent », EN. Pour Sartre, toute existence est contingente. Un univers sans hommes, ça peut très bien se penser. Thèse importante, car elle a des prolongements juridico-éthiques. La Nausée sera reprise à de rares moments, mais très importants dans l’EN. Cf. la racine du marronnier : ça grouille, c’est superflu, c’est de trop.