Le temps est-il une affaire de conscience ?

Je crois utile de commencer par cette remarque profonde de Ludwig Wittgenstein : « C’est un coup du sort étrange : tous les hommes dont on a ouvert le crâne avaient un cerveau. ».
Ce constat étant fait et bien posé, la question se pose de déterminer quel rôle joue le cerveau dans notre rapport au monde, et aussi dans la construction de nos connaissances sur le monde qui nous entoure, par exemple à propos du temps.

S’agissant du temps, on peut condenser le problème posé en le résumant par l’anecdote de la rencontre entre Einstein et Bergson du 6 avril 1922 à Paris : le physicien explique qu’ « Il n’y a pas un temps des philosophes ; il y a simplement un temps psychologique différent du temps des physiciens ».

Selon une vulgate désormais bien installée, il y aurait en effet le temps des horloges d’une part, le temps de la conscience d’autre part. Ce temps « psychologique » serait une sorte de second temps évoluant en marge du temps physique. Pour saisir la substance de ce temps psychologique, il suffirait de procéder à l’expérience recommandée par Paul Valéry, et d’ailleurs vivement recommandée après une suite de réveillons : « Attendez la faim. Tenez-vous de manger et vous verrez le temps ».

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