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Psychologie, éclectisme et spiritualisme : Maine de Biran, Victor Cousin et Félix Ravaisson

vignette-couv-giassi-2.gifLe courant philosophique du spiritualisme a mauvaise réputation dans l’histoire de la philosophie. Les critiques parfois virulentes des auteurs du XIX° siècle comme Broussais, Comte, Taine, les tenants de la psychologie scientifique comme Ribot inspirée de la méthode expérimentale sont responsables du lieu commun selon lequel le spiritualisme serait une philosophie verbale qui remplacerait l’étude du psychisme par une analyse scolastique de l’esprit en mystérieuses facultés. L’histoire du développement de la psychologie en France montre d’ailleurs clairement que cette science positive s’est développée en reniant ses origines philosophiques par une attaque en règle contre toute philosophie de l’esprit. Le matérialisme plus ou moins affiché des psychologues, la naturalisation du psychisme laissaient peu de place à l’idée d’une vie de l’esprit distincte de celle du corps. De ce point de vue le spiritualisme – ou plutôt les auteurs de ce courant qui ont plus en commun leurs adversaires qu’une méthode et des résultats – apparaît comme un mouvement rétrograde, un obstacle à la naissance de la psychologie expérimentale.

C’est d’un autre point de vue qu’on étudie ici le spiritualisme en partant de trois auteurs qui illustrent les rapports complexes entre la psychologie et la physiologie (Biran), la psychologie et la philosophie (Cousin), enfin la psychologie et la métaphysique (Ravaisson) dans la France du XIXe siècle. Ces auteurs français ont tenté de redéfinir le domaine de la philosophie face aux sciences positives qui s’émancipaient d’elle et ont lutté contre la réduction de l’esprit à une chose relevant des lois de la nature matérielle.

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