Publications par Giassi Laurent

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Imagination et médiation chez Kant et Hegel

On se propose de traiter ici de la dimension médiatrice de l’imagination dans l’économie du système, chez Kant et Hegel. Le concept de médiation (Vermittlung) est un des concepts qui appartient à la philosophie hégélienne, et pourtant la lecture des passages consacrés au schématisme dans la Critique de la raison pure, présente le schème comme […]

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Le corps humain dans l’Anthropologie de Hegel

Il n’y a rien de moins idéaliste, au sens vulgaire du terme, qu’une philosophie, comme celle de Hegel, qui se réclame principalement de l’idéalisme absolu. Cette dénomination est trompeuse, car on voit dans ce qui est « absolu » le point culminant d’un processus qui, dans le cas présent, signifierait le triomphe ultime de l’idée sur la matière, […]

L’Unique et sa propriété selon Max Stirner

Introduction : le cas Stirner Comme Nietzsche a pu parler du cas Wagner, on peut, par analogie, évoquer le cas Stirner dans l’histoire de la philosophie allemande, après la mort de Hegel et la naissance des Jeunes-Hégéliens. Par cette dénomination, les historiens désignent l’aile gauche de l’école hégélienne, formée par les auteurs et les penseurs, qui […]

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Le principe chez Hegel

Selon Tom Rockmore, il y aurait dans l’histoire de la philosophie deux formes fondamentales de justification : un type linéaire et un type circulaire. Le premier type partirait d’un principe sans présuppositions, suffisamment riche pour permettre la déduction de toutes les propositions vraies. Quant au second type, la valeur des premières propositions dépendrait de leur relation […]

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Le « scandale » de la philosophie: la question de l’objectivité du monde et l’idéalisme fichtéen

Dans la préface de la seconde édition de la Critique de la raison pure, Kant indique dans une note que le fait d’ « admettre à titre de croyance l’existence des choses extérieures » représente « toujours un scandale pour la philosophie et pour le sens commun en général », dans la mesure où l’idéaliste (matériel) peut douter de […]

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Le commun et la corporation dans les Principes de la philosophie du Droit de Hegel

Depuis l’ouvrage de Tönnies, il est courant d’opposer la société et la communauté comme deux types d’organisation sociale bien différenciées : dans un cas on a les liens du sang, comme dans la famille, ou les liens spirituels, comme dans une Église ; dans l’autre on a des liens essentiellement médiatisés par l’intérêt personnel, le contrat. La […]

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La grammaire de la représentation selon Renouvier

On présentera ici un commentaire de l’étude que Charles Renouvier (1815-1903) consacre à la représentation dans le premier des Essais de critique générale. On partira ici de la seconde édition du Premier Essai où Renouvier précise et amplifie son analyse1. L’histoire de la philosophie range habituellement Renouvier parmi les représentants du néo-criticisme français, dénomination commode […]

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La conception spéculative de la vérité selon Hegel: organicité, systématicité, historicité

Au XXe siècle Martial Gueroult a été un des rares à réfléchir à sa pratique d’historien de la philosophie, à penser au sens de la démarche qui consiste à reconstruire une philosophie, à en dégager la vérité sous forme d’une possibilité de pensée réalisée dans un système particulier. Gueroult souhaitait publier ses réflexions dans un ouvrage en deux parties intitulé Dianoématique, dont la deuxième partie a été publiée avant la première. La première partie de la Dianoématique s’intitule Histoire de l’histoire de la philosophie ; la deuxième partie, Philosophie de l’histoire de la philosophie, contient les bases théoriques des conditions transcendantales d’une histoire de la philosophie. En raison de la méfiance du grand historien à l’égard de l’idéalisme hégélien accusé de prendre des libertés à l’égard de la réalité, on comprend l’articulation de l’ensemble où la partie historique précède la partie réflexive sur l’histoire. On peut parler ici d’une métaphilosophie (philosophie… de la philosophie) si par là on entend une analyse des conditions de possibilité de l’histoire de la philosophie qui devient condition de la philosophie elle-même et de la légitimité de ses opérations discursives ayant pour objet de produire une connaissance vraie. Cette métaphilosophie présuppose une historicité de la pensée, qu’il s’agit de convertir en nécessité idéelle sans abolir la contingence initiale. La philosophie de (l’histoire de) la philosophie part des philosophies qui se sont effectivement produites dans l’histoire afin de régresser aux conditions de toute philosophie.

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Remarques sur le temps dans la Philosophie de la nature de Hegel

On propose ici un commentaire des paragraphes consacrés au temps dans la philosophie de la nature de Hegel de l’Encyclopédie des sciences philosophiques. La Phénoménologie de l’Esprit s’achève sur le savoir absolu comme récollection totale des figures de l’esprit et l’extériorisation de ce dernier sous ses deux formes : nature et histoire. Au terme du procès phénoménologique la science philosophique présente en effet les moments de son mouvement dans l’éther de la pensée comme système de concepts déterminés et mouvement organique fondé dans soi-même de ces concepts. Le savoir, résultat de la Phénoménologie, connaît soi-même et le négatif de soi-même ou sa limite : il se sacrifie en s’extériorisant, il intuitionne son Soi pur comme le temps en dehors de lui et son être comme espace. C’est ce qui justifie la définition du temps comme « le concept étant-là lui-même » (der daseiende Begriff selbst) : le temps a une sorte de privilège par rapport à l’espace car il exprime le Soi pur du concept, la négativité réfléchie comme telle alors que l’espace comme totalité ontique saturée connote l’immédiateté en raison de la place de la nature dans l’économie de la manifestation de l’Esprit. La nature comme totalité dans l’espace est le devenir immédiat vivant de ce savoir, extériorisation de l’esprit qui subsiste et en même temps mouvement de retour à soi de l’esprit. Le devenir de l’esprit dans le temps se présente sous la forme de l’histoire comme succession lente d’esprits particuliers, lesquels sont autant de moments nécessaires pour la venue à soi du savoir absolu ou de l’esprit qui se sait comme esprit.