Pragmatiques de la vérité: sens, représentation et contexte, de G. Frege à Ch. Travis
https://journals.openedition.org/corela/3082
Cet auteur n’a pas encore écrit sa bio.
Mais nous sommes fiers de dire que Ambroise Bruno a déjà contribué aux publications 3.
https://journals.openedition.org/corela/3082
Le langage semble être l’objet privilégié de la philosophie déployée par J. L. Austin. Connu pour être l’inventeur du concept de « performatif » et avoir pratiqué une « philosophie du langage ordinaire », il semble logique de voir avant tout en lui un philosophe du langage. Pourtant, l’analyse du langage n’était pas une fin en soi pour Austin : rappelons, à titre de premiers indices, qu’il occupait à l’Université d’Oxford une chaire de philosophie morale et qu’il a toujours déclaré vouloir bâtir, en analysant l’efficacité du langage, une « théorie générale de l’action ». C’est un préalable si l’on veut bien comprendre les analyses qu’il offre du langage dans son œuvre. En réalité, pour lui, comme pour nombre de ses contemporains, la philosophie du langage joue le rôle de philosophie première, en tant qu’elle permet de repérer ce que l’on peut dire à propos de ce qui est et, dès lors, de déterminer ce que l’on peut penser.
Très grand philosophe américain du 20ème siècle, Willard van Orman
Quine (1908-2000) est l’un des très rares à avoir élaboré un véritable
système philosophique, dans lequel ses thèses bien connues, et souvent
provocatrices, trouvent tout leur sens en se justifiant l’une l’autre. C’est ainsi
de cette solidarité d’ensemble que les thèses de « l’indétermination de la
traduction », de « l’inscrutabilité de la référence », de la critique de
l’analyticité ou de la signification, tirent toute leur valeur et leur force
philosophiques. Logicien-philosophe autant que philosophe-logicien, Quine
construit sans doute des thèses philosophiques qui sont déterminées par sa
conception de la logique comme couronnement de sa philosophie naturaliste.
Mais celle-ci ne pourrait se comprendre sans l’attachement résolu de Quine à
un empirisme foncier qu’il a mieux reconstruit pour en montrer le caractère
inévitable – inévitable puisque résultant de l’état même de notre
connaissance. Car, introducteur en même temps que critique de l’empirisme
logique aux Etats-Unis, il s’est attaché à défaire l’empirisme de ses dogmes
pour mieux en faire la méthode obligatoire de l’épistémologie naturalisée.
Celle-ci prendra ainsi en compte l’état actuel de la connaissance, c’est-à-dire
de la science, pour mieux la reconstruire : c’est donc une sorte de regard
rétrospectif que la science porte sur elle-même qui reste comme tâche à la
philosophie, sans que celle-ci reste attachée à des dogmes qui l’empêchaient
de rendre compte adéquatement du développement de la connaissance (tels
que : l’illusion d’une distinction absolue entre les énoncés synthétiques et les
énoncés analytiques, l’illusion du réductionnisme qui veut que chaque
phrase signifiante ait une correspondance avec l’expérience sensible, etc.).