Démocrite. « La vérité est au fond du puits »

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Si l’être est atomes, et le néant vide ; si tous deux sont des « idées », autrement dit échappent à la sensation, les premiers à cause de leur infinie petitesse, le second en ce que rien ne le donne à percevoir d’aucune façon, comment connaîtrons-nous ce qui existe ? Nos sensations et perceptions, nos expériences nous donneront-elles jamais l’être ? Aussi, quand nous lisons que Démocrite disait que la vérité est « au fond du puits », devons-nous comprendre qu’elle serait un être profond, de dessous les choses perçues, et donc qu’elle nous est cachée à jamais ? Ou qu’elle est vraiment loin, très au fond, mais quand même là, quand même telle que nous la pourrions un jour faire sortir du puits ? Après tout n’avons-nous pas su nommer atomes et vide et tourbillons ? N’en avons-nous pas pris une idée ? Démocrite nous invite-t-il à un scepticisme radical ? Ou à estimer la science très difficile mais possible, si nous orientons bien nos efforts ? Telle est la question ! C’est aussi celle de la place et du rôle de l’expérience, relativement à ceux de la théorie.

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