L’art figural selon Lyotard: autour de Discours, figure

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En 1971, Jean-François Lyotard publie sa thèse d’État, Discours, figure, dans un contexte français marqué par les événements de Mai 68, où les discussions sur le freudo-marxisme, le structuralisme et la phénoménologie font leur retour sur un plan philosophique. Pour Lyotard, militant dans « Socialisme ou Barbarie », puis dans « Pouvoir Ouvrier » jusqu’en 1966, ce livre n’est qu’un détour pour mener à la critique pratique de l’idéologie, dont l’écriture a été longtemps différée « par crainte d’être séduit, détourné de cette fin, médusé par le langage ». En effet, Discours, figure engage son lecteur dans une réflexion raffinée et complexe sur le langage, en proposant une remarquable «critique généralisée du signifiant », comme le note Gilles Deleuze, membre du jury, dans son « Appréciation ». Mais le mouvement du livre est pluriel, ne se limitant pas à la question du langage : Lyotard montre que le dicible et le visible s’entremêlent, leur intrication est tracée par les moyens de l’inconscient, et l’art s’en fait le témoin. C’est ainsi que les piliers majeurs de la pensée lyotardienne se dessinent dans Discours, figure qui est, d’après nous, l’ouvrage clé pour comprendre Lyotard et dont l’impact ne cessera d’habiter son œuvre.

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