Commentaire du § 20 des Méditations cartésiennes de Husserl

Le texte que nous étudions reprend le problème directeur du paragraphe, celui de l’exposition de la spécificité de « l’analyse de la conscience, entendue comme analyse intentionnelle, [qui] diffère totalement de son analyse au sens ordinaire et naturel du terme ». Il s’agit d’un problème de méthode. Le mot apparaît d’ailleurs dans le passage. Un mot qu’il faut prendre au sens étymologique de poursuite, d’ouverture d’un chemin de manière ordonnée par l’esprit, et non au sens normatif de la préconception d’un plan à suivre en vue d’une fin prédéterminée, comme le définissait Descartes dans Le Discours de la méthode.
Chez Husserl, il ne s’agit pas d’accroître des sciences existant déjà mais de développer une autre science, « la science universelle » aux fondements absolument certains. Après avoir conquis, au cours de la première et deuxième Méditation, le « domaine transcendantal » de l’ego comme le seul fondement apodictique de cette science, il s’agit maintenant de s’orienter pour mener à bien l’investigation de ce domaine. Ce souci, Husserl l’exprime en réfléchissant sur la spécificité phénoménologique de l’analyse de la conscience.

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