Les auteurs

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Chacun a intérêt à lire les auteurs dans leur langue autant que faire se peut et, bien sûr, Locke ne fait pas exception. Le texte de l’Essay… n’est certes pas d’une difficulté insurmontable bien qu’il puisse effrayer, voire rebuter un lecteur qui ne serait pas versé dans la langue anglaise. Locke, d’une manière générale, présente au lecteur étranger des problèmes supplémentaires que l’on peut ranger dans trois catégories. Il écrit une langue que l’on peut qualifier, non pas d’ancienne, puisque l’Essay…a été publié en 1690, mais de « vieillotte ». Sans ressembler à une langue inconnue, à une autre langue que l’anglais appris au lycée, l’anglais de cette époque nous confronte à quelques archaïsmes, rapidement maîtrisés et, en général, plus propres à perturber le lecteur moderne qu’à le démoraliser complètement. Plus difficile est la question de la langue philosophique. Notre auteur traite, en effet, de problèmes ardus et le lecteur – qu’il soit étranger ou qu’il soit anglais, d’ailleurs – doit parfois s’arrêter pour vérifier qu’il suit bien la conceptualisation en cours, car il s’agit souvent bien de cela et toute imprécision dans l’élaboration des concepts ou des définitions serait sanctionnée ultérieurement par l’incompréhension du raisonnement.

Commencée en juin 1787, parue à la foire de Pâques de 1790, la Cr. de la faculté de juger – qui connaîtra 3 éditions du vivant de l’auteur ( A : 1790, B : 1793, C : 1799, ainsi que 3 rééditions, c’est dire le succès (2ème éd. de A en 1792, 2ème éd. de B en 1794, 3ème éd. de B en 1797) – est l’œuvre de près de trois ans de travail. Les retards successifs que prit Kant dans sa rédaction ne s’expliquent qu’en partie par un surcroît d’occupations (rectorat, décanat) et les atteintes non négligeables de l’âge (Kant aura 66 ans en 1790). Le projet s’est largement modifié en cours de route. Nous négligeons délibérément l’histoire mouvementée et mal connue de la rédaction de cette œuvre. Il y a d’évidentes tensions dans ce texte qui tiennent à une succession de remaniements et à une évolution dans la pensée. Nous essayons de la lire comme si elle était d’un seul jet et taisons les incertitudes de sa composition ainsi que de la pensée kantienne. Kant n’avait initialement en tête que le simple projet d’une Critique du goût (correspondant à l’exposition des jugements de goût et leur déduction). C’est en cours de route qu’il insère l’Analytique du sublime d’une part et qu’il découvre la notion de jugement réfléchissant d’autre part. L’insertion de l’Analytique du sublime s’est faite péniblement entre l’exposition des jugements de goût et leur déduction. La partie téléologique de l’œuvre ne faisait pas partie du projet initial.

http://www.henri-maldiney.org/sites/default/files/imce/hm.peinture_et_rythme.pdf

http://www.henri-maldiney.org/sites/default/files/imce/_henri_maldiney_et_gilles_deleuze._la_station_rythmique_de_loeuvre_dart.pdf

http://www.henri-maldiney.org/sites/default/files/imce/esthetique-cezanne_site.pdf

http://www.revista-studii-uvvg.ro/images/stories/37/03.Catherine-Chauche.pdf

http://journals.openedition.org/methodos/123

http://www.philosophicalenquiries.com/numero3Hamou.pdf

« Car l’homme a créé Dieu, du moins le Dieu auquel il croit, il l’a créé et ce n’est pas Dieu qui a créé l’homme (ce sont des vérités acquises aujourd’hui) ; l’homme a créé Dieu à son image et à sa ressemblance, agrandies jusqu’à ce que l’esprit humain ne pût concevoir de dimensions. » […]

Merleau-Ponty écrit dans un texte envoyé à Martial Guéroult au moment de sa candidature au Collège de France :
« Nous ne cessons pas de vivre dans le monde de la perception, mais nous le dépassons par la pensée critique, au point d’oublier la contribution qu’il apporte à notre idée du vrai […] »
« L’esprit qui perçoit est un esprit incarné et c’est l’enracinement de l’esprit dans son corps et dans son monde que nous avons cherché d’abord à établir, aussi bien contre les doctrines qui traitent la perception comme le simple résultat de l’action des choses extérieures sur notre corps, que contre celles qui insistent sur l’autonomie de la prise de conscience ».
La perception est, pour Merleau-Ponty, notre ouverture, notre initiation au monde et à l’être, elle est une lumière naturelle à laquelle le monde apparaît dans une sorte d’unité de l’être et du sens.
Cette unité de l’être et du sens est à la fois impérieuse, irrécusable, mais elle est aussi, dans le même temps, ouverte, présomptive, toujours en attente de sa confirmation : le monde, selon le mot de Malebranche, est un « ouvrage inachevé ». Et une vie humaine n’est peut-être rien d’autre que « l’acte même par lequel nous reprenons ce monde inachevé pour essayer de le totaliser et de le penser ».