Sur le Bien de Numénius. Sur le Bien de Platon. L’enseignement oral de Platon comme occasion de rechercher son pythagorisme dans ses écrits

Mauro Bonazzi a montré dans ce volume comment Numénius fonde sa théologie sur une interprétation du Timée et surtout de la République. Sa démonstration confirme que, comme la plupart des médio‐platoniciens, Numénius pratique l’interprétation systématique des dialogues les uns à partir des autres. En intitulant son propre dialogue Sur le Bien (περὶ τἀγαθοῦ), il l’inscrit toutefois aussi dans la continuité de l’enseignement que, d’après la tradition, Platon aurait donné oralement sur le sujet. Malgré les réserves légitimes sur le contenu de cet enseignement, il paraît donc nécessaire d’examiner comment il se l’est approprié, tel du moins qu’il lui est parvenu. Il s’agira par là de chercher ce qu’il a pu en recevoir, comment il l’a reçu et interprété, et ce toujours en revenant aux dialogues. Il apparaîtra qu’il se représente la tradition orale comme le cœur pythagoricien de Platon, un cœur toutefois mal compris par ceux qui l’ont transmis et qu’il prétend retrouver quant à lui, dans une bonne interprétation de ce à quoi il a directement accès: les écrits du maître.

Un tel projet sera servi par la démarche suivante. La difficulté à définir le statut et le contenu de l’enseignement oral supposé de Platon doit être rappelée afin de juger ce que Numénius a pu effectivement en recevoir. Il faudra ensuite tenter de montrer comment il s’est approprié ce qu’il en a malgré tout reçu. On pourra alors évaluer la distance qu’il a prise avec cette tradition et surtout avec sa réception pour établir, à partir des écrits de Platon, sa propre doctrine du Bien conçue comme la seule interprétation correcte d’un Platon pythagoricien.

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