La dissertation sur La quadruple racine du principe de raison suffisante
A lire le premier chapitre de la Dissertation, le projet dont relève officiellement l’entreprise apparaît singulièrement modeste : faire en sorte que la philosophie gagne en distinction et en précision. Force est de noter que les premiers lecteurs de ce texte n’ont guère vu au-delà de ce but que leur indiquait Schopenhauer lui-même (introduire de la clarté, distinguer pour éviter l’amphibologie) et qu’ils se borneront tous – à commencer par G.E. Schulze – à s’interroger sur la pertinence, l’opportunité, la nouveauté réelle des distinctions faites entre les acceptions du principe (cf. l’étude de réception menée dans mon édition de la Dissertation, p. 312 sq), sans jamais soupçonner l’enjeu final. Ils ont l’excuse que le sous-sol de l’édifice ne leur est ni présenté ex professo, ni même suggéré : les endroits où il affleure sont trop rares et trop allusifs, pour révéler suffisamment les préoccupations qui sont à la source de la Dissertation.