Heidegger et la question de l’ « essence » du langage

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« Logik als Frage nach dem Wesen der Sprache », tel est le titre que Heidegger donne à son cours du semestre d’été 1934, cours qui a été traduit en 2008 sous le titre « La logique comme question en quête de la pleine essence du langage », « pleine essence » se voulant ici la traduction du nouveau sens que Heidegger donne à partir du milieu des années 1930 au terme Wesen, qu’il ne s’agit plus d’entendre en un sens nominal comme l’essence ou la quiddité ni comme l’expression de la permanence ou de l’invariabilité d’un eidos, mais, selon le sens du vieux verbe wesen, comme le déploiement temporel de l’être d’une chose, comme il l’explique en 1936 dans les « Contributions à la philosophie », où il est dit que le mot Wesen ne doit plus être compris en un sens générique, mais comme « l’avènement de la vérité de l’être » (Geschehnis der Wahrheit des Seins), et comme il le soulignera à nouveau en 1953 dans ses conférences de Munich sur « La question de la technique » et « Science et méditation », où il rappelle que le verbe wesen est le même mot que währen, durer, demeurer.

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