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Il suffit de parcourir les titres des articles formant le contenu de Langage et science du langage (1964) pour reconnaître l’importance de la réflexion de G. Guillaume sur le « temps » et son statut dans le « langage ». Je me propose, dans ce qui suit, d’abord de m’appuyer sur Guillaume lui-même, pour rendre compte de sa « représentation » du temps, construite, pense-t-il, à partir d’une observation de son expression, essentiellement dans les langues indo-européennes, particulièrement le français ; dans le mouvement de cet exposé, je serai d’emblée conduit à relever ce que cette représentation a de problématique, c’est-à-dire à montrer qu’elle est une construction qui nous renseigne sur la conception guillaumienne du temps et non sur le rôle des langues dans la construction du temps. J’attirerai plus particulièrement l’attention sur l’inadéquation de la définition guillaumienne de l’aspect et du mode dit « subjonctif ». Après cette entreprise de « déconstruction » – ce concept derridien a l’avantage de laisser entendre que le travail critique n’est pas un travail de démolition, mais est préalable à une reconstruction par simple redistribution d’un matériau sur lequel le critique n’a d’autre prise que celle de la mise en évidence de ses caractéristiques – il me faudra proposer une analyse des langues telle qu’elle rende compte de leurs constituants immédiats – bien plus primitifs que les constituants immédiats syntaxiques de la grammaire générative ; c’est à partir de ces constituants immédiats qu’il nous sera possible d’examiner de quelle façon les langues intègrent la dimension du temps et l’analysent.

« Le dernier des grands linguistes philosophes », « Une espèce d’autodidacte qui fait une linguistique qui ne ressemble à celle de personne », c’est en ces termes que Gilles Deleuze présente Gustave Guillaume dans son cours intitulé Cinéma et pensée, le 18 Juin 1985. Guillaume, né en 1883, fils naturel de Françoise Caroline Guillaume et du peintre orientaliste Gustave Achille Guillaumet, est en effet un linguiste autodidacte qui a commencé par travailler comme simple commis de banque tout en développant une passion pour les langues (le grec, le latin et le russe qu’il a appris en donnant des leçons de français aux émigrés russes). Le hasard veut qu’en 1909, l’un de ses clients, le linguiste et comparatiste Antoine Meillet, littéralement fasciné par ses connaissances et sa curiosité intellectuelle, l’invite à suivre ses cours à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes. C’est là qu’il va découvrir la recherche de Saussure entre 1909 et 1919, date à laquelle il obtient son diplôme. En 1923, il publie un premier ouvrage, Le Problème de l’article et sa solution en français ; vient ensuite, en 1929, Temps et verbe, théorie des aspects, des modes et des temps suivi de L’architectonique du temps dans les langues classiques. Grâce à Meillet qui avait fait promettre à un autre éminent linguiste, Emile Benveniste, de lui donner des heures d’enseignement, Guillaume est recruté en 1938 comme chargé de cours à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes où il dispensera leçons et conférences jusqu’à sa mort en 1960. En 1976, le Québécois Roch Valin, son principal disciple et légataire scientifique, créé, à l’Université Laval de Québec, le Fonds Gustave Guillaume où sont conservés tous les originaux de ses écrits publiés et inédits. Avec la collaboration des éditions Klincksieck, des Presses Universitaires de Lille et de Laval à Québec, le Fonds Gustave Guillaume assure la publication, toujours en cours, des Leçons de linguistique.

https://www.jstor.org/stable/pdf/40901918.pdf?seq=1#page_scan_tab_contents

https://www.cairn.info/revue-des-sciences-philosophiques-et-theologiques-2001-1-page-81.htm

https://www.cairn.info/revue-philosophique-2002-2-page-195.htm

http://www.editions-polaire.com/revue-polaire/spip.php?article208

https://www.cairn.info/revue-mil-neuf-cent-2003-1-page-153.htm

https://philosophie.ac-versailles.fr/IMG/enseignement/ex-Bergson.Duree.PhT.pdf

Si les analyses consacrées directement à l’œuvre d’art sont peu nombreuses dans l’œuvre de Hannah Arendt, les références à des artistes sont multiples et variées. Elle pense avec eux et les cite sur le terrain de la vérité. Remarquons également que H. Arendt est cataloguée comme un « penseur politique » ; or c’est au théâtre de Shakespeare, à l’Iliade et à l’Odyssée (entre autres) tout autant qu’à Machiavel qu’elle demande les secrets de l’action politique.
Nous pouvons nous questionner avec Pierre Bouretz : « d’où vient qu’Hannah Arendt ait si souvent cherché chez les écrivains et les poètes une manière d’approcher le monde, de saisir l’histoire et de juger les hommes ? »
L’art pense ; l’art fait penser ; l’art est un objet de pensée. H. Arendt cherche auprès des grandes œuvres un éclairage qui la guide, mais n’a pas éprouvé le besoin de théoriser sur le sens de l’art.
S’il n’existe pas réellement de théorie esthétique chez H. Arendt, le statut de l’œuvre d’art et sa réflexion sur cet objet singulier permettent de mieux saisir la dimension phénoménologique de sa pensée. L’œuvre d’art cristallise également les thèmes centraux de la réflexion d’H. Arendt : le souci du monde dans sa dimension « historiale » et durable, la pérennisation de la pensée et de l’agir, l’importance accordée à l’apparition et au « devoir » de la belle apparence, l’entrecroisement des regards et des manifestations dans le monde, la question du sens contre celle de la vérité.