Diderot, Langres et la religion

,

« Tout est dit et l’on vient trop tard »

Depuis le chanoine Marcel, des érudits locaux aussi bien que les savants les plus célèbres et les plus pertinents ont épluché et continuent à éplucher les archives de Langres, de Chaumont et de Châlons-sur-Marne pour essayer de découvrir « sur le terrain » les traces du passage de l’enfant prodigue de Langres, « le terme d’où il est parti », selon le mot de Naigeon. Peut-être peut-on encore tenter de rétrécir un peu les larges zones d’ombre qui subsistent en choisissant un angle de vue un peu particulier, de biais en quelque sorte.

Mme de Vandeul et plus tard Naigeon n’ont dit que ce qu’ils estimaient utiles « pour servir à l’histoire de la vie et des ouvrages » de Diderot aux yeux de leurs contemporains et, sans que cela implique la moindre volonté de dissimulation, non seulement leur mémoire (ou celle de Diderot) a pu altérer certaines dates ou certains faits, mais surtout l’idée ne leur serait même pas venue de transmettre certains renseignements; fort précieux pour nous, mais qui « allaient sans dire » pour les lecteurs du temps, formés dans le même monde et le connaissant de l’intérieur.

Ce monde dans lequel Diderot a passé les quinze premières années de sa vie, ce monde qu’il nous faut essayer d’imaginer et de ressusciter, c’est une ville provinciale encore importante…

Document joint

https://www.persee.fr/doc/rde_0769-0886_1988_num_4_1_944