Présentation de l’Essai sur l’entendement humain

Première édition en 1690; traduction française, réalisée à partir de la quatrième édition anglaise, par Pierre Coste, en 1700, en collaboration avec John Locke.
C’est sur cette traduction que travaille Leibniz.
Objectif de Locke:
Cet objectif est modeste. Locke ne se considère pas comme un savant lui-même. Son objectif n’est pas non plus de construire une nouvelle philosophie de la connaissance, mais plus modestement d’écarter les obstacles aux progrès des connaissances. Cet objectif est formulé dans sa Préface.
« La République des Lettres ne manque pas présentement de fameux architectes, qui, dans les grands desseins qu’ils se proposent pour l’avancement des sciences, laisseront des Monuments qui feront l’admiration de la postérité la plus reculée; mais tout le monde ne peut espérer d’être un Boyle, ou un Sydenham. Et dans un siècle qui produit d’aussi grands Maîtres que l’illustre Huygens et l’incomparable Mr Newton avec quelques autres de la même volée, c’est un assez grand bonheur que d’être employé en qualité de simple ouvrier (en anglais : as an under-labourer) à nettoyer le terrain, et à écarter une partie des vieilles ruines qui se rencontrent sur le chemin de la connaissance, dont les progrès auraient sans doute été plus sensibles, si les recherches de bien des gens pleins d’esprit et laborieux n’eussent été embarrassées par un savant mais frivole usage de termes barbares, affectés, et inintelligibles, qu’on a introduit dans les sciences et réduit en art, de sorte que la philosophie, qui n’est autre chose que la véritable connaissance des choses, a été jugée indigne ou incapable d’être admise dans la conversation des personnes polies et bien élevées ».
Thomas Sydenham (1624-1689) est un grand clinicien, auprès de qui Locke s’est formé à la médecine. On peut faire un rapprochement entre la méthode élaborée par Sydenham, méthode de description des signes, des symptômes, et l’esprit général de la philosophie lockienne de la connaissance, elle aussi phénoméniste.
Locke définit lui-même son entreprise comme une entreprise « critique » au sens où elle se donne comme principal objectif d’évaluer la portée des facultés de l’entendement humain, comme un marin mesure la longueur de sa sonde…

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