Je précise que les trois termes de cet intitulé ainsi que leurs signifiés sont en liaison si étroite chez Spinoza, que chacun d’eux implique les deux autres. Je me limiterai, dans cette étude, au Traité théologico-politique, publié en 1670, sans nom d’auteur et sous un faux nom du lieu d’édition. Précautions qui étaient utiles à une époque où la liberté d’opinion était violemment persécutée. L’ouvrage devait traiter de ce qu’on appelait jadis Ancien Testament et Nouveau Testament. Spinoza, à la fin du chapitre X, explique que s’il n’a point examiné, de la même manière, les livres néo-testamentaires, c’est, d’une part, parce que des experts fort érudits en ont savamment disserté, et que, d’autre part, il n’a pas une suffisante familiarité avec la langue grecque. Le peu qu’il en dit au chapitre XI sur la différence entre le prophète et l’apôtre chrétien n’établit pas entre les deux religions une différence substantielle. Car, ici et là, ce sont les mêmes et profondes motivations qui se retrouvent : obéissance et amour. Il s’agira donc d’expliciter la référence proprement spinoziste à la Bible du peuple juif.

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