Vulnérabilité et responsabilité: un autre Jonas
Comment répondre à la crise environnementale et aux menaces qu’elle fait peser sur la poursuite de notre mode de vie ? Devons-nous mobiliser nos forces pour lutter contre la crise, changer radicalement nos comportements ? Ne faudrait-il pas plutôt veiller à nous adapter à une situation transformée ? Ces deux pôles sont présents dans les politiques environnementales. Pour répondre au changement climatique on envisage à la fois des politiques d’atténuation (mitigation) des émissions de gaz à effet de serre, et d’adaptation aux nouvelles conditions climatiques. Entre le volontarisme de la réduction et le naturalisme de l’adaptation, il n’y a d’ailleurs pas lieu de choisir, comme l’a bien montré Dale Jamieson : même si nous arrivions à réduire drastiquement nos émissions, voire même à les supprimer, le changement climatique, conséquence des émissions antérieures, est déjà enclenché : il faut bien s’adapter à une situation transformée et qui, quoi qu’on fasse, continuera à l’être1. Se préoccuper d’adaptation ne doit certes pas conduire à délaisser tout effort de réduction des émissions, mais on est également obligé de s’adapter.