Qu’en est-il du signe chez Ferdinand de Saussure ?
Le titre de cet article risque d’étonner: pourquoi parler, parmi les linguistes, de Saussure exclusivement ? Pour me justifier, je dirai que la réflexion de Saussure sur le signe s’impose pour trois raisons également déterminantes.
Elle se distingue, d’abord, par sa structure, de la plupart des innombrables théories du signe qui ont été formulées avant et après lui.
Elle se caractérise, ensuite, dans son extension, par le fait qu’elle affecte non seulement les langues mais aussi tous les autres objets pourvus de signification: le signe linguistique n’est que l’une des classes du signe sémiologique.
Elle trouve enfin une spécificité supplémentaire, du point de vue de son influence, par le rôle qu’elle a joué, après-coup, dans le développement de la linguistique, la création de la sémiologie/sémiotique et l’évolution de plusieurs autres sciences humaines: qu’il suffise d’évoquer ici, entre de nombreux autres, les noms de Claude Lévi-Strauss et de Jacques Lacan.