Les Thèmes

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Deux thèses développées ci-après mènent à poser une question :

Thèse 1. Le sujet qui fait la science est communautaire, non pas individuel ; c’est un collectif interactif de chercheurs (« collège invisible » : cf. Solla Price,1963). L’idée d’une communauté implique à la fois co-existence pacifique (communio) et interaction (commercium). La question si le sujet de la philosophie est aussi un collectif, ou s’il reste irréductiblement singulier, restera ouverte.
Thèse 2. La (les) communauté(s) scientifique(s) est (sont) indissociable(s) de la communauté humaine globale (cosmo-politique). Autrement dit, le microcosme scientifique n’est pas un modèle pour l’ensemble de la communauté humaine (macrocosme) ; il n’est au contraire complétement compréhensible et n’atteint son optimum que relativisé à la communauté humaine globale (Humanité).
Question : le point à élucider, c’est comment un collectif interactif de chercheurs dont on ne présuppose pas qu’ils sont individuellement bons et rationnels, relativisé à une communauté humaine dont le fonctionnement ne saurait être supposé parfait, accouche d’une connaissance rationnelle, c’est-à-dire, d’une « science de la nature » à peu prés cohérente.
Critère. B. Saint-Sernin avait proposé d’appeler « critère de Husserl » ce qui établirait qu’il y a dans le lien intersubjectif qui relie les membres de la communauté quelque chose (de transcendantal ?) qui « fonde » (ou « régule », ou « teste ») la solidité de la construction, et justifie la confiance dans une rationalité en devenir. Nous sommes à la recherche d’un tel critère (ou de plusieurs critères). Mais commençons par illustrer les deux thèses au moyen d’exemples.

https://pedagogie.ac-reunion.fr/fileadmin/ANNEXES-ACADEMIQUES/03-PEDAGOGIE/02-COLLEGE/philosophie/Textes_des_collegues_sur_auteurs/Auvray_Merleau.pdf

https://www.revue-klesis.org/pdf/Klesis-Varia-IV-2-Bachtold-Accord-intersubjectif-et-philosophie-pragmatiste.pdf

La morale au delà de l’opposition naturalisation/artificialisation (Vanessa Nurock)
http://savoirs.ens.fr/expose.php?id=3351

Le statut moral des animaux hybrides (Catherine et Raphaël Larrère)
http://savoirs.ens.fr/expose.php?id=3169

Les causalités du pardon (Laurent Jaffro)
http://savoirs.ens.fr/expose.php?id=1539

Morale et droit naturel (Pierre-Yves Quiviger)
http://savoirs.ens.fr/expose.php?id=1079

A quoi sert la philosophie pratique ? (Isabelle Pariente-Butterlin)
http://savoirs.ens.fr/expose.php?id=1082

La responsabilité : le sujet et le temps (le fardeau et la promesse) (Frédéric Gros)
http://savoirs.ens.fr/expose.php?id=786

Attachement vital et relations morales (Frédéric Worms)
http://savoirs.ens.fr/expose.php?id=600

Problèmes éthiques dans les sciences de la vie et de la santé (colloque)
http://savoirs.ens.fr/expose.php?id=308

De la séparation entre droit et morale (Mathieu Carpentier)
http://savoirs.ens.fr/expose.php?id=1986

Expérience morale, expérience politique (Valérie Gérard)
http://savoirs.ens.fr/expose.php?id=443

Dedans et dehors : qu’est-ce qu’une morale relationnelle ? (Frédéric Worms)
http://savoirs.ens.fr/expose.php?id=85

L’obligation dans l’enracinement (Frédéric Worms)
http://savoirs.ens.fr/expose.php?id=263

Documents joints

Nous introduisons ici un numéro spécial consacré au philosophe britannique Jonathan Glover (1941-). Reconnu comme une figure importante de l’éthique appliquée dans le monde anglo-saxon, Glover ne bénéficie pas encore de la même renommée dans le monde francophone. En 2017, quarante ans après la publication originale de Causing Death and Saving Lives (1977), nous avons […]

https://www.revue-klesis.org/pdf/Anscombe-Klesis-La-philosophie-morale-moderne.pdf

A propos de la morale, on se croit parfois bien inspiré de se tourner vers la philosophie. Pourtant les hommes n’ont pas attendu les philosophes pour vivre et peut-être agir moralement. Que peut donc en dire la philosophie si elle ne peut avoir la prétention d’inventer la morale ? Même, la philosophie n’est-elle pas nuisible à la morale commune ? On peut se demander ainsi avec le philosophe Bernard Williams si la philosophie morale ne perturbe pas nos évaluations éthiques, si les catégories de la théorie morale (comme les concepts d’obligation, de devoir, de bien, de bon) ne sont pas trop étroits pour comprendre et décrire nos pratiques, si la théorie ne travestit pas la vie morale telle qu’elle se pratique et se réfléchit dans ses concepts « épais » (thick) comme fidélité, courage, etc.. Il y a une épaisseur, une variété, une richesse de la vie morale que l’étroitesse (thin) des concepts de la philosophie morale est amenée à négliger ou à trahir.