Publications par Pascal Dupond

Programme de l’agrégation de philosophie 2016

Agrégation interne Première épreuve : composition de philosophie (explication de texte) La religion Deuxième épreuve : composition de philosophie (dissertation) Le sujet Agrégation externe Écrit 2ème épreuve : composition de philosophie se rapportant à une notion ou à un couple ou groupe de notions : La réflexion 3ème épreuve : épreuve d’histoire de la philosophie […]

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Saisir le réel ou être saisi par le réel ?

L’homme fait rencontre du réel sous deux modalités opposées et inséparables, la réception et la construction: le réel est toujours indivisiblement reçuu et construit.

Selon une tradition métaphysique qui remonte à la philosophie grecque, le «reçu» relève de la sensibilité, le «construit» relève de l’entendement ou de la raison.

Il y a cependant plusieurs façons de comprendre la complémentarité, la synergie de la sensibilité et de la raison dans la rencontre du réel. Le centre de gravité de cette synergie peut se déplacer soit vers la raison soit vers la sensibilité. Dans la premier cas, la rencontre du réel relève de la « connaissance », dans le second de l’ « épreuve », au sens où Eschyle fait dire au chœur tragique : « ce qu’on apprend, c’est par l’épreuve pathos ».
Le style du premier chemin vers le réel, celui de la « connaissance », je le présenterai en me référant à la philosophie kantienne. Que, dans notre rapport aux choses, le centre de gravité des opérations de l’esprit soit du côté de la raison, c’est ce dont témoigne la disproportion, dans la Critique de la raison pure, entre l’Esthétique transcendantale et la Logique transcendantale ; et cependant Kant conserve une conscience aiguë, héritée de l’empirisme, de ce qui du réel nous vient de l’être affecté et demeure ainsi radicalement résistant et opaque à la raison…

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La question du langage dans « Le visible et l’invisible »

Merleau-Ponty comprend la philosophie, à la suite de Husserl, comme nous invitant à revenir aux choses mêmes, à retrouver un contact ou une coïncidence avec les choses. Le philosophe communique avec le monde et cette communication est de l’ordre du contact, sa vision est une « palpation ». Mais en même temps il interroge, ce qui exige écart et langage. La question est de savoir quel peut être le statut du langage dans une philosophie qui pense le rapport à l’Être comme contact et interrogation.
Si la philosophie est contact ou coïncidence, si elle doit prendre au sérieux le retour aux choses mêmes, alors elle n’a pas à « chercher un substitut verbal du monde que nous voyons » . Mais si elle est interrogative, elle n’a pas non plus à dépasser le langage en recherchant une coïncidence sans langage et sans distance. Le langage n’est pas l’ennemi de la coïncidence que recherche la philosophie. Le philosophe est philosophe pour autant qu’il veut « mettre en mots un certain silence en lui qu’il écoute » . Si ce projet doit ne pas être un « effort absurde », il faut que ce silence se prête au langage ou que la coïncidence avec les choses que le philosophe recherche ne soit pas étrangère au langage, bref qu’il y ait un « langage de la coïncidence »…

Programme agrégation de philosophie 2015

Programme AGRÉGATION EXTERNE 2015 — philosophie Écrit 2ème épreuve : composition de philosophie se rapportant à une notion ou à un couple ou groupe de notions : Le phénomène 3ème épreuve : épreuve d’histoire de la philosophie : Platon Marx : Manuscrits de 1844, L’idéologie allemande, Introduction à la critique de l’économie politique, Contribution à […]

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Commentaire des Méditations métaphysiques

Au moment où il achève de rédiger ses Méditations, Descartes écrit à Mersenne dans une lettre du 11 novembre 1640 : « je n’y ai point mis de titre, mais il me semble que le plus propre sera Renati Descartes Meditationes de prima Philosophia ; car je ne traite point en particulier de Dieu et de l’âme, mais en général de toutes les premières choses que l’on peut connaître en philosophant » (Alquié, II, p. 277).

Dans la lettre-préface à l’édition française des Principes de la philosophie, Descartes explique que la philosophie est « une parfaite connaissance de toutes les choses que l’homme peut savoir » et « qu’afin que cette connaissance soit telle, il est nécessaire qu’elle soit déduite des premières causes, en sorte que pour étudier à l’acquérir, il faut commencer par la recherche de ces premières causes, c’est-à-dire des principes ; et que ces principes doivent avoir deux conditions : l’une qu’ils soient si clairs et évidents que l’esprit humain ne puisse douter de leur vérité, lorsqu’il s’applique avec attention à les considérer ; l’autre, que ce soit d’eux que dépend la connaissance des autres choses, en sorte qu’ils puissent être connus sans elles, mais non pas réciproquement elles sans eux… » (Alquié III, p. 770).

La question de la métaphysique n’a pas, du moins en sa forme, changé : il s’agit des causes premières et des principes premiers. Cependant on relève deux inflexions :

1/ Le principe que cherche Descartes, c’est un être dont l’ existence nous soit plus connue qu’aucune autre. Voir A Clerselier, juin ou juillet 1646, Alquié, III, 659

2/ La notion d’ordre est particulièrement accentuée : pour parvenir à une parfaite connaissance de toutes les choses que l’homme peut savoir, nous devons présenter nos pensées en une série ordonnée, fondée sur des principes évidents ; sont principes les pensées qui sont à la fois indubitablement vraies et causes de toutes les connaissances qui s’enchaînent à partir d’elles.

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Platon, République – Livres 5, 6 et 7

Sommaire du cours

LIVRE V

Situation du livre V

I/ 451c – 457c : examen de la première condition de la justice dans la cité : égalité des hommes et des femmes, intégration des femmes au corps des gardiens (première vague)

II/ 457c – 471c : examen de la seconde condition de la justice dans la cité : la communauté des femmes et des enfants ; examen des avantages de cette communauté (seconde vague).

LIVRE VI

Plan du livre

I/ 484 a – 487 a : le philosophe est le plus apte à gouverner

II/ 487b – 502c : objection d’Adimante : les philosophes paraissent inutiles au service des cités et ils ont une réputation déplorable. Réponse de Socrate

III/ 502c – fin du livre VI : l’éducation des gouvernants

LIVRE VII

I/ introduction – l’articulation des livres VI et VII : ligne divisée et allégorie de la caverne

II/ 514 a – 517 a : l’allégorie de la caverne

III/ 521c-531d : la formations « dianoétique » du philosophe gouvernant (les cinq sciences propédeutiques)

IV/ 532a-541b : le terme de l’éducation, la dialectique

BIBLIOGRAPHIE

Programme agrégation de philosophie 2014

Programme AGRÉGATION EXTERNE 2014 — Philosophie Ecrit 2ème épreuve : composition de philosophie se rapportant à une notion ou à un couple ou groupe de notions La négation 3ème épreuve : Epreuve d’histoire de la philosophie Les atomistes de l’Antiquité Descartes Oral 1ère épreuve La politique 3ème épreuve Textes français ou traduits en français : […]

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Remarques sur l’opuscule de Leibniz, « Dialogue effectif sur la liberté de l’homme et l’origine du mal » (1695)

L’opuscule est la transcription d’une conversation entre Leibniz et un Conseiller à la Cour de Brandebourg, de janvier 1695. Le titre indique clairement les deux objets de cette conversation. Le premier est d’établir que la prescience divine et la détermination complète du monde ne contredisent pas la liberté humaine (car cette détermination complète n’exclut pas la contingence, qui est l’assise ontologique de la liberté de l’homme). Le second est d’établir que le mal (en particulier le mal moral) ne contredit ni la toute-puissance, ni la bonté divine. Les réflexions de Leibniz relèvent donc d’une Théodicée. Il s’agit de justifier Dieu ou de rendre justice à Dieu, en établissant que le mal ne réfute ni l’existence, ni la toute-puissance, ni la bonté de Dieu.

L’interrogation sur l’origine du mal est religieuse avant d’être philosophique. Elle est la trame de tous les « drames de création » où est mis en scène l’affrontement d’un principe du bien et d’un principe du mal, elle est aussi la trame de la grande tragédie grecque et de sa théologie de l’aveuglement (le divin comme puissance de salut et de perdition).

Commentaire d’un texte de l’Evolution créatrice

Commentaire d’un texte de Bergson, Evolution créatrice, PUF 1941, ISBN 2 13 043786 9, 8e édition, Quadrige, juin 1998, p. 9 à 11 : “ Pourtant la succession est un fait incontestable, même dans le monde matériel […] Mais le second, qui correspond à un travail intérieur de maturation ou de création, dure essentiellement, et impose son rythme au premier, qui en est inséparable ”.


Dans les pages précédant le passage de l’Evolution créatrice que nous allons lire, Bergson a souligné que le temps présente un statut fondamentalement différent dans la vie de la conscience et dans les systèmes matériels que le physicien étudie.

Dans la vie de la conscience, nous faisons l’expérience d’une durée continue où les instants ne sont pas des parties du temps mais des césures tracées sur le fil continu de la durée. Cette durée continue est à la fois une multiplicité d’interpénétration (où la variation et l’invariance sont inséparables, ce que Bergson appelle “ substantialité du changement ”) et une croissance…