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Commentaire des Méditations métaphysiques

Au moment où il achève de rédiger ses Méditations, Descartes écrit à Mersenne dans une lettre du 11 novembre 1640 : « je n’y ai point mis de titre, mais il me semble que le plus propre sera Renati Descartes Meditationes de prima Philosophia ; car je ne traite point en particulier de Dieu et de l’âme, mais en général de toutes les premières choses que l’on peut connaître en philosophant » (Alquié, II, p. 277).

Dans la lettre-préface à l’édition française des Principes de la philosophie, Descartes explique que la philosophie est « une parfaite connaissance de toutes les choses que l’homme peut savoir » et « qu’afin que cette connaissance soit telle, il est nécessaire qu’elle soit déduite des premières causes, en sorte que pour étudier à l’acquérir, il faut commencer par la recherche de ces premières causes, c’est-à-dire des principes ; et que ces principes doivent avoir deux conditions : l’une qu’ils soient si clairs et évidents que l’esprit humain ne puisse douter de leur vérité, lorsqu’il s’applique avec attention à les considérer ; l’autre, que ce soit d’eux que dépend la connaissance des autres choses, en sorte qu’ils puissent être connus sans elles, mais non pas réciproquement elles sans eux… » (Alquié III, p. 770).

La question de la métaphysique n’a pas, du moins en sa forme, changé : il s’agit des causes premières et des principes premiers. Cependant on relève deux inflexions :

1/ Le principe que cherche Descartes, c’est un être dont l’ existence nous soit plus connue qu’aucune autre. Voir A Clerselier, juin ou juillet 1646, Alquié, III, 659

2/ La notion d’ordre est particulièrement accentuée : pour parvenir à une parfaite connaissance de toutes les choses que l’homme peut savoir, nous devons présenter nos pensées en une série ordonnée, fondée sur des principes évidents ; sont principes les pensées qui sont à la fois indubitablement vraies et causes de toutes les connaissances qui s’enchaînent à partir d’elles.

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Le dualisme en questions : sur la troisième notion primitive et la glande pinéale chez Descartes

Sous le nom de dualisme du corps et de l’esprit, on décrit
fréquemment la thèse, apparaissant dans la philosophie de Descartes, qui
pose l’existence de deux substances distinctes. Cette thèse entraîne
immédiatement un problème philosophique inédit avant la période moderne
qui est celui de la possibilité, de la nature et des moyens de l’interaction au
moins apparente entre les deux substances ainsi séparées, notamment dans la sensation et dans le mouvement volontaire. Le dualisme, s’il faut décidément user de ce nom, s’oppose, au moins pour partie, tant aux conceptions de la substance complète considérée comme composée de matière et de forme (une substance peut être considérée par Descartes comme complète même si elle n’a pas de matière ou si elle est dépourvue de forme ou d’âme), qu’aux conceptions qui font de l’un des deux termes une modalité ou une propriété de l’autre et qui considèrent l’activité intellectuelle comme une propriété possible du corps (matérialismes, assertorique comme chez Gassendi ou problématique comme chez Locke) ou, inversement, qui voient dans les corps le simple support inexistant en soi de l’activité perceptive. Une double affirmation est présente dans ce dualisme, celle de la distinction, à la fois conceptuelle et réelle, du corps et de l’esprit, et celle de leur union. L’âme perd son rôle traditionnel d’entéléchie d’un corps organisé, présente dans l’ensemble du vivant sous les espèces d’âme végétative et sensitive, pour voir son rôle réservé au domaine anthropologique ; la nature physique inerte n’a plus besoin pour être intelligible des formes substantielles conçues comme de petites âmes, identifiant les espèces des corps, mais d’une mathématisation, remplaçant ainsi la forme par la figure et par le mouvement.

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Descartes Correspondance avec Elisabeth – Commentaire

Dans la correspondance entre Descartes et Élisabeth, les principes de la philosophie cartésienne rencontrent les interrogations et les objections d’une lectrice décidée à « lire – vivre où mènent les mots », animée par une confiance sans faille envers la fécondité pour l’existence de la pensée cartésienne, mais résolue à l’exigence cartésienne de parvenir à l’évidence, avant de donner son acquiescement. Nous assistons ainsi à une sorte de mise à l’épreuve des principes cartésiens, de leur cohérence intrinsèque et de leur pouvoir de fonder des règles pour la vie. La philosophie cartésienne est appréhendée dans sa dimension pratique, et reliée à la grande tradition de la sagesse grecque, pour laquelle l’enjeu de la philosophie est la qualité du vivre.

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Ordre cartésien et ratio demonstrandi duplex

Je me propose d’étudier et d’éclairer, du moins de le tenter parce que cela est obscur et assez résistant à l’étude, le texte bien connu de Descartes où il accède à la demande de Mersenne d’une présentation more geometrico des vérités, ou des raisons que les Méditations ont conquises selon une autre voie. En cette fin des Secondes Réponses, il en vient alors à mieux déterminer ce que c’est que l’ordre du discours ainsi que la manière de démontrer. Les distinctions à venir vont donc nous éclairer sur la conception cartésienne de la démonstration, sur son déploiement au sein même des Méditations, sur la compréhension du mode d’écriture singulier de ce texte, qui se révèlera ensemble convenir et ne pas convenir avec l’écriture more geometrico. Notons enfin que la portée de ce texte sur l’ordre et la démonstration doit atteindre en quelque façon toutes les sciences, que la philosophie première s’y trouve bien entendu impliquée en comparaison des développements mathématiques, mais que la physique également nous permettra des interrogations et nous autorisera des clartés voire des progrès, sur les points durs du texte cartésien. Bref la théorie de la démonstration s’affecte au tout des sciences théorétiques déjà reconnues d’Aristote…