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La philosophie de la démonstration

Dans l’Introduction à la philosophie mathématique (1919), au chapitre I, Bertrand Russell fait la distinction entre, d’un côté, la mathématique ordinaire, celle qui part d’objets mathématiques simples et élémentaires pour construire des objets de plus en plus complexes et s’élever aux mathématiques supérieures et, d’un autre côté, ce qu’il appelle la philosophie mathématique, qui se tourne vers les principes et notions fondamentales pour les élucider et les élaborer mathématiquement. Russell prend l’exemple du début même des mathématiques : « Quand les anciens géomètres grecs passèrent des règles empiriques de l’arpentage égyptien aux propositions générales dont ils découvrirent qu’elles permettaient de justifier les premières, puis de là aux axiomes et postulats d’Euclide, ils faisaient de la philosophie mathématique […] ; mais une fois découverts les axiomes et les postulats, leur utilisation dans des déductions, comme on le voit chez Euclide, appartient aux mathématiques au sens ordinaire ». Ce propos caractérise assez bien le processus de mise en œuvre et d’élaboration de la notion de démonstration dans les mathématiques en attirant l’attention sur l’exigence philosophique qui gouverne ce processus. Nous nous proposons de le montrer sur l’exemple de la géométrie.

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Ordre cartésien et ratio demonstrandi duplex

Je me propose d’étudier et d’éclairer, du moins de le tenter parce que cela est obscur et assez résistant à l’étude, le texte bien connu de Descartes où il accède à la demande de Mersenne d’une présentation more geometrico des vérités, ou des raisons que les Méditations ont conquises selon une autre voie. En cette fin des Secondes Réponses, il en vient alors à mieux déterminer ce que c’est que l’ordre du discours ainsi que la manière de démontrer. Les distinctions à venir vont donc nous éclairer sur la conception cartésienne de la démonstration, sur son déploiement au sein même des Méditations, sur la compréhension du mode d’écriture singulier de ce texte, qui se révèlera ensemble convenir et ne pas convenir avec l’écriture more geometrico. Notons enfin que la portée de ce texte sur l’ordre et la démonstration doit atteindre en quelque façon toutes les sciences, que la philosophie première s’y trouve bien entendu impliquée en comparaison des développements mathématiques, mais que la physique également nous permettra des interrogations et nous autorisera des clartés voire des progrès, sur les points durs du texte cartésien. Bref la théorie de la démonstration s’affecte au tout des sciences théorétiques déjà reconnues d’Aristote…