Les idées présentées ci-après sont l’écho d’un travail fait à trois. Même si la signataire les teinte de son propre intérêt pour les sciences de la vie et de la santé, elles résultent d’un compagnonnage de dix années dans un séminaire de philosophie des sciences où de nombreux collègues scientifiques ou philosophes de toutes origines ont contribué à les façonner. Question préliminaire: doit-on dire « des sciences » ou « philosophie de la science » ? (l’anglais philosophy of science se dit au singulier, reflet d’une confiance dans l’unité de la science). Il suffira de préciser que par « les sciences », on entend ici les sciences de la nature, de l’homme et de la société, c’est-à-dire les sciences « empiriques », laissant en marge les mathématiques. Trois hypothèses sont proposées : (1) contrairement à ce que certains philosophes ont pu suggérer, les sciences pensent; (2) la réflexion philosophique sur les sciences est une réflexion à la fois théorique et pratique; (3) le nouveau régime de la réflexion qui s’est imposé dans les sciences doit interroger les philosophes.

https://www.cairn.info/revue-des-sciences-philosophiques-et-theologiques-2006-1-page-51.htm