Agrégation interne

Sous-rubriques:

Il est difficile d’apprécier qui de la guerre ou de la paix aura été l’objet privilégié de la philosophie. On répondra que ce fut la guerre parce que l’histoire humaine est l’histoire des guerres entre les hommes. Le monde a-t-il jamais connu l’absence de toute guerre ? Pourtant si la guerre est, pour ainsi dire, le […]

Quand la force bascule-t-elle dans la violence ? Quand la violence de la force cesse-t-elle d’être légitime ? Plus généralement, peut-on distinguer force et violence, pouvoir et domination ? On se propose ici de développer trois points. (1) Domination légitime sans violence. Là où il y a domination, il n’y a pas nécessairement violence. Il y a des […]

Cet article aborde l’influence de la Première Guerre mondiale sur la vie philosophique de Bertrand Russell, qui s’insurgea implacablement contre la violence et repensa les conditions nécessaires à une paix durable. La philosophie politique qui en découle, consignée dans les Principes de reconstruction sociale (PRS), est de plusieurs façons une « pensée de l’action » ; elle prend pour objet […]

Introduction Dans Les lois, chacun des deux premiers livres commence à la manière du Phèdre de Platon : Socrate et Phèdre étaient sortis de la ville, marchaient et devisaient dans un coin de campagne, s’asseyaient sous un platane, parlaient d’amour, des discours séducteurs. Cicéron lui aussi, à Arpinium, imagine son frère et lui-même, et leur ami […]

Le droit abstrait, premier degré de la réalisation du droit ou de la liberté, les réalise unilatéralement, sans faire valoir tout le contenu du concept de droit, tout ce qui est requis pour que la liberté soit vraiment réalisée; et comme toute réalité qui n’existe pas conformément à son concept est une réalité finie, cette […]

Hegel et l’injustice La troisième section du droit abstrait, dans les Principes de la philosophie du droit de Hegel, a pour objet l’Unrecht, le déni du droit ou l’injustice . Il s’agit des actes illicites relatifs à la propriété, que ceux-ci soient ou non assortis de l’intention véritable de violer le droit. Ainsi, le premier […]

Pendant l’année 1959-1960, Merleau-Ponty a présenté au Collège de France un cours intitulé « Nature et Logos : le corps humain ». Ce cours est le dernier chapitre d’une série de travaux commencés en 1956-1957 et consacrés à la Nature. Selon le résumé du cours de 57-58, ces travaux sur la nature sont un chemin vers l’ontologie, la […]

L’homme, à l’origine, tout entier à ses sensations de plaisirs ou de souffrance, ne songe pas au monde extérieur ; il en ignore même l’existence. Mais, avec le temps, il distingue, dans ses sensations mêmes, deux éléments, dont l’un, relativement simple et uniforme, est le sentiment de soi-même, et dont l’autre, plus complexe et plus […]

Nous nous proposons d’étudier l’idée de loi naturelle telle qu’elle se présente à nous aujourd’hui, de l’interpréter philosophiquement, d’en déterminer la signification métaphysique et morale. Pour poser le, problème avec précision, nous nous appuierons sur les résultats des spéculations du XVIIe et du XVIIIe siècle, lesquelles sont liées au développement de la science, moderne. Les […]

On propose ici un commentaire des paragraphes consacrés au temps dans la philosophie de la nature de Hegel de l’Encyclopédie des sciences philosophiques. La Phénoménologie de l’Esprit s’achève sur le savoir absolu comme récollection totale des figures de l’esprit et l’extériorisation de ce dernier sous ses deux formes : nature et histoire. Au terme du procès phénoménologique la science philosophique présente en effet les moments de son mouvement dans l’éther de la pensée comme système de concepts déterminés et mouvement organique fondé dans soi-même de ces concepts. Le savoir, résultat de la Phénoménologie, connaît soi-même et le négatif de soi-même ou sa limite : il se sacrifie en s’extériorisant, il intuitionne son Soi pur comme le temps en dehors de lui et son être comme espace. C’est ce qui justifie la définition du temps comme « le concept étant-là lui-même » (der daseiende Begriff selbst) : le temps a une sorte de privilège par rapport à l’espace car il exprime le Soi pur du concept, la négativité réfléchie comme telle alors que l’espace comme totalité ontique saturée connote l’immédiateté en raison de la place de la nature dans l’économie de la manifestation de l’Esprit. La nature comme totalité dans l’espace est le devenir immédiat vivant de ce savoir, extériorisation de l’esprit qui subsiste et en même temps mouvement de retour à soi de l’esprit. Le devenir de l’esprit dans le temps se présente sous la forme de l’histoire comme succession lente d’esprits particuliers, lesquels sont autant de moments nécessaires pour la venue à soi du savoir absolu ou de l’esprit qui se sait comme esprit.