Merleau-Ponty: du cogito tacite au cogito vertical

,

Le cogito apparaît dans l’œuvre de Merleau-Ponty à trois niveaux de signification.
Il désigne d’abord le « phénomène central » de l’ouverture et de l’évidence du monde, à même la naïveté de la foi perceptive : « tel est le vrai cogito – il y a conscience de quelque chose, quelque chose se montre, il y a phénomène […] » . Cette première signification correspond à ce que Merleau-Ponty appelle dans la Phénoménologie de la perception le cogito tacite.
En un second sens, il désigne une explicitation philosophique, une première articulation « en thèse ou énoncé » de ce phénomène central, celle qui formule l’évidence du monde comme la certitude qu’il y a de l’être, en tant qu’être pour moi.
Enfin il désigne l’interprétation proprement réflexive de l’évidence du monde comme certitude de l’esprit pensant devant et pour lui-même ou, comme le dit Merleau-Ponty, «l’adéquation et le consentement de la pensée à la pensée, la transparence de ce que je pense pour moi qui le pense », l’auto-manifestation d’ « un être qui est pour soi sitôt qu’il est, parce que tout son être est d’apparaître, donc de s’apparaître, – et qui s’appelle l’esprit » .

Documents joints