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Présentation des Minima moralia d’Adorno


Présentation des « Minima Moralia » d’Adorno

Minima moralia (1951) d’Adorno est un ouvrage singulier et inclassable, une sorte de journal philosophique écrit entre 1944 et 1947. Le matériau en est souvent biographique, des souvenirs et des observations, se faisant parfois enquête ethnographique sur des types humains voire même sociologie comparée des Etats-Unis et de l’Europe. Il est hanté par des personnages littéraires, dialogue avec des ouvrages philosophiques et des œuvres d’art, des chansons populaires et des contes. La vie mutilée dont il est question dans le sous-titre est bien celle d’un intellectuel en exil, mutilé de sa patrie, de sa langue, de son statut économique et social. Plus généralement, la vie mutilée est un objet par défaut, défaut d’une vie pleine dans sa réalisation sociale. Les réflexions consignent l’expérience subjective de ce qu’il y a de plus quotidien, des plus petits détails, résidus noyés sous «l’avalanche» des processus de domination de la société moderne, renvoyant négativement à l’expérience historique de la catastrophe auxquels ils ont conduit et sous lesquels nous vivons encore. Il s’agit du versant subjectif de l’enquête qui avait été menée objectivement dans la Dialectique de la raison, écrite en commun avec Horkheimer, elle-même recueil inachevé de fragments philosophiques, constituée en grande partie de digressions. Il faut, indique la dédicace de Minima moralia, « faire une enquête sur la forme aliénée » qu’a prise la vie, devenue une affaire privée, « c’est-à-dire sur les puissances objectives qui déterminent l’existence individuelle au plus intime d’elle-même » (p.9). Ainsi, la philosophie fait l’épreuve d’une impuissance et se donne comme « un triste savoir », forme érodée sous laquelle on peut désormais élaborer une doctrine de la juste vie. D’une certaine manière, l’exil est ce détour à partir duquel on peut saisir indirectement, par bribes, la réalité qui ne se donne plus comme totalité à la pensée.

https://philolarge.hypotheses.org/files/2017/09/09-03-2005_genel.pdf

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La Lettre sur les aveugles de Diderot: l’expérience esthétique comme expérience critique

L’art et l’expérience esthétique peuvent avoir une fonction critique. Les œuvres d’art procèdent à une suspension du monde ordinaire, et reconstituent le monde d’un autre point de vue. L’art en ce sens ne produit aucune évasion : il crée un point de fuite par lequel on s’extrait du réel, mais en restant en lui. Il […]