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Le commentaire du Sermon sur la montagne par saint Augustin et la morale de saint Thomas

Nous voudrions attirer l’attention, dans cet article sur l’importance du commentaire de saint Augustin sur le Sermon sur la montagne pour la tradition théologique latine et, en particulier, pour l’interprétation de la Secunda Pars de la Somme de saint Thomas. On risque, en effet, de considérer ce commentaire comme une œuvre mineure en regard des chefs-d’œuvre composés plus tard par […]

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Ecouter Augustin

La parole est sans conteste le point le plus fondamental dans l’œuvre d’Augustin, que ce soit dans sa dimension rhétorique, spécialité dont il possédait une maîtrise accomplie et reconnue de tous, ou en sa dimension philosophique qu’il convient de bien interpréter. Elle recouvre volontiers la multiplicité des sens que peut recevoir le terme grec logos. Elle est un avertissement extérieur rendant attentif à une signification qu’éclaire la lumière de la vérité, elle est aussi la raison qui donne une densité particulière à cette signification saisie intérieurement, elle est en outre la réalité transcendante à laquelle renvoie cette raison, permettant la constitution de la sagesse comme science des choses divines et humaines. Enfin elle est le lieu même de l’unité de ces réalités transcendantes, la source de toute connaissance et de toute intellection, l’origine de tout être : le Verbe qui était au commencement. La richesse du sens de la Parole pour Augustin nécessite donc qu’elle soit écoutée selon les divers sens que ce vocable recèle. D’une part comme réception d’un signe audible auquel il faut prêter une attention réelle et d’autre part – ainsi que l’on sait s’écouter entre amis, comme accueil de la signification qu’il porte, ce qui demande un goût minimal pour la vérité et le désir de n’être étranger à aucun élément constitutif de l’humain. Ensuite comme saisie de cette signification même, comme compréhension – prise en soi-même – de ce qu’elle porte et de sa capacité de transformation. Enfin l’accomplissement de cette parole, dans l’évidence de la vérité qu’elle porte, permet une connaissance de soi qui n’est possible que par une connaissance de Dieu qui en est la condition.

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L’éternité et le temps – Confessions St Augustin Livre XI

Le livre XI est une méditation sur l’éternité, le temps et leur rapport. Comment cette méditation sur l’éternité et le temps est-elle introduite ?

1/ Avant de parler sur l’éternité, le livre XI commence par une immense prière à l’éternité ; cette prière d’ailleurs souligne d’emblée ce qu’il y a d’aporétique – et même de doublement aporétique – dans une parole adressée à Dieu (“pourquoi dès lors vous raconter tout le détail de ces faits…… ? ”) :

a) Dieu est omniscient ; il ne peut donc rien apprendre de nous ; si la parole adressée à Dieu prétend lui communiquer une information, elle est évidemment vaine ; il en résulte que la parole adressée à Dieu n’a pas pour fin de communiquer, elle n’a pas pour fin de changer Dieu ; en parlant à Dieu, nous nous changeons nous-mêmes ; c’est un acte de parole qui vaut par sa propre profération.

b) la prière s’adresse à un Dieu éternel depuis le temps ; ce qui conduit à se demander comment le temporel peut se rapporter à l’éternel. C’est tout le thème du livre XI

2/ La prière, par sa forme même, nous jette dans la dramatique du temps ; l’être qui prie se saisit comme temporel de part en part. La méditation augustinienne ne part pas d’un concept du temps, mais du temps comme dimension de l’existence, de l’expérience ; la méditation existentielle ouvre la voie à la méditation conceptuelle. Nous avons là d’ailleurs un fil conducteur du livre XI : nous sommes jetés dans le temps avant de réfléchir sur lui, nous avons avec le temps une connivence, une complicité ; nous avons toujours déjà un savoir non thématique, marginal, silencieux du temps, une pré-compréhension du temps, qui d’ailleurs se dérobe dès que nous cherchons à la fixer en un concept explicite.

3/ Le chapitre. 2 annonce le projet des trois derniers livres : “méditer sur votre Loi”, c’est-à-dire méditer sur l’Ecriture. Dans le ch 3 s’engage une méditation sur le début de la Genèse : “dans le principe, Dieu a créé le ciel et la terre” – ici Augustin se livre à une fiction où il lui serait donné de pouvoir questionner Moïse, le rédacteur inspiré de la Genèse. Mais pour savoir si Moïse dit vrai, il faudrait comparer son discours dans l’âme avec la Vérité elle-même. Si l’Ecriture est l’autorité, la mesure de la vérité de l’autorité est la Vérité intérieure. D’emblée Augustin suggère le lien entre création et parole à condition de distinguer le discours humain (ici représenté par la voix de Moïse) et le Verbe divin identique à la vérité intérieure.