Martin Heidegger est loin d’être le seul en ce siècle à avoir tenu un discours, et cela en vue de la «dépasser», sur la métaphysique. Ainsi, par exemple, Rudolf Carnap écrivant en 1932, dans une perspective assurément différente de celle de «l’histoire de l’être», un article intitulé «Le dépassement de la métaphysique dans l’analyse logique du langage». Et c’est déjà sur la métaphysique que s’exprimait l’auteur des Prolégomènes à toute métaphysique future qui se présentera comme science. Ceux-là mêmes toutefois qui nous invitent à entreprendre à leur suite de rejeter ou «dépasser» la métaphysique n’en viendraient-ils pas à induire en nous le souhait de d’abord tenter d’y entrer ?
https://philopsis.fr/wp-content/uploads/2020/04/aristote-philopsis.jpg230200Balmès Marchttps://philopsis.fr/wp-content/uploads/2020/02/logo_philopsis3-300x107.pngBalmès Marc2006-11-25 17:26:002025-01-13 12:07:49Reprendre aujourd’hui les voies du travail engagé par Aristote dans la Métaphysique ?
L’œuvre de Frege est très brève, incisive, quasi minérale en sa sobriété, comme une sorte d’aérolithe d’abord méconnu puis admiré, enfin commenté minutieusement et religieusement dans la deuxième moitié du XXe siècle. Pour lui faire droit, en manifester la force, l’originalité et la fécondité aux yeux de philosophes moins rompus aux exercices de la philosophie analytique, il paraît utile de retracer les liens étroits qui l’unissent aux mathématiques de son temps d’une part, et à la réflexion traditionnelle sur les langues d’autre part, entre mathématiques et linguistique. Les contours de la logique, ce territoire bien difficile à dessiner, en ressortiront peut-être plus nets. Dans le vaste mouvement qui à la fin du XIXe siècle ébranle les bases mêmes des sciences mathématiques et oblige les penseurs à chercher un sol stable par delà les traditionnelles assurances de la géométrie euclidienne et de l’échafaudage des nombres, Frege occupe une place à part, très novateur et très archaïque à la fois. Attaché aux certitudes de l’intuition géométrique – pas question d’admettre une géométrie non-euclidienne à titre provisoire ou hypothétique, car « nul ne peut servir deux maîtres » -, soucieux inlassablement de garantir une référence à toutes les expressions – pas question de jouer en irresponsable avec des écritures, comme une monnaie sans étalon or -, il creuse patiemment pour atteindre le sol logique, ce qu’il pense être le roc : les lois de la pensée pure, sur lesquelles pourraient se bâtir une part des constructions mathématiques.
https://philopsis.fr/wp-content/uploads/2020/11/Gottlob-Frege-philopsis-e1605692213421.jpg436328De Gandt Françoishttps://philopsis.fr/wp-content/uploads/2020/02/logo_philopsis3-300x107.pngDe Gandt François2006-11-25 12:01:002025-05-04 06:11:56Deux études sur Frege : entre mathématiques et linguistique
Tout en reconnaissant l’importance historique de Kant présenté à plusieurs reprises comme le fondateur de l’épistémologie moderne, Russell n’a cessé d’émettre tout au long de sa carrière philosophique, des jugements très sévères sur l’auteur de la Critique de la Raison pure. Ces jugements peuvent paraître excessifs, hâtifs, à l’emporte pièce (« Kant fut une pure calamité », « Kant me rend malade ») mais rien ne serait plus erroné que d’y voir l’expression d’une méconnaissance, voire le fruit d’une lecture hâtive de l’oeuvre kantienne. Le jeune Russell, comme en témoigne l’Essai sur les Fondements de la Géométrie de 1897, avait étudié avec grand soin la philosophie critique, s’était efforcé de l’ « évaluer » à l’aune de ce qui constituait à l’époque la « modernité », à savoir la « métagéométrie » et la logique néo-hégélienne de Bradley et de Bosanquet. Le trait remarquable c’est que le jugement porté sur Kant par Russell demeurera à peu près le même dans ses grandes lignes lors même que Russell aura abandonné l’ »idéalisme » de sa jeunesse, aura profondément modifié ses conceptions philosophiques et aura trouvé de nouvelles raisons de s’opposer à la philosophie kantienne.
Schopenhauer et Nietzsche ont tous deux placé la volonté au cœur de leur pensée, le premier sous forme de « volonté de vie » [Wille zum Leben], le second, de « volonté de puissance » [Wille zur Macht]. La proximité apparente des deux expressions invite d’elle-même à une confrontation, et ce d’autant que Nietzsche a été un lecteur fervent de Schopenhauer avant de s’en faire le critique intraitable. Mais de sérieuses difficultés semblent grever d’emblée notre projet : en effet, tandis que la volonté de vie figure au cœur d’une œuvre publiée — le Monde comme volonté et comme représentation —, c’est dans les Fragments posthumes que se trouvent les réflexions les plus nourries au sujet de la volonté de puissance. Il n’y a donc pas de livre intitulé « Volonté de puissance » édité par Nietzsche, l’ouvrage auquel ce titre a été donné se composant d’un assemblage de textes restés à l’état de manuscrits. Les passages de l’œuvre publiée se rapportant à la volonté de puissance figurent, pour l’essentiel, dans le Zarathoustra (1885), Par-delà le bien et le mal (1886), et la Généalogie de la morale (1887)…
https://philopsis.fr/wp-content/uploads/2007/09/nietzsche-philopsis-e1584972866727.jpg218200Stanek Vincenthttps://philopsis.fr/wp-content/uploads/2020/02/logo_philopsis3-300x107.pngStanek Vincent2006-11-25 09:01:002021-11-08 10:00:34Volonté de vie et volonté de puissance
Avant que la philosophie contemporaine ne réhabilite l’analyse de l’intentionnalité de l’acte moral, de l’agentivité, il pouvait sembler que le problème du rapport entre la décision et la délibération ne méritait pas d’être tiré de l’oubli. Plusieurs facteurs pouvaient expliquer le désintérêt relatif au sujet de ce genre de questions. D’abord, en réaction à l’idéalisme et au subjectivisme kantien, la sociologie française avait insisté sur l’aspect collectif de la morale, ce qui rendait marginale une interrogation sur les motivations de l’acte moral individuel, sur le processus à l’œuvre dans la décision. Ensuite la psychologisation de ce problème sous sa forme scolaire ne pouvait manquer de donner l’impression d’un débat un peu vain, ne méritant plus d’être évoqué si ce n’est en passant. Au fond, tout se passe comme si la décision était un produit immédiat que la délibération, cette opération artificielle, viendrait justifier a posteriori.
https://philopsis.fr/wp-content/uploads/2020/12/Thomas-philopsis.jpg600900Giassi Laurenthttps://philopsis.fr/wp-content/uploads/2020/02/logo_philopsis3-300x107.pngGiassi Laurent2006-11-23 19:31:002022-03-24 10:55:44La rationalité pratique traditionnelle et moderne : Aristote, Thomas d’Aquin, Kant
Je me propose d’étudier et d’éclairer, du moins de le tenter parce que cela est obscur et assez résistant à l’étude, le texte bien connu de Descartes où il accède à la demande de Mersenne d’une présentation more geometrico des vérités, ou des raisons que les Méditations ont conquises selon une autre voie. En cette fin des Secondes Réponses, il en vient alors à mieux déterminer ce que c’est que l’ordre du discours ainsi que la manière de démontrer. Les distinctions à venir vont donc nous éclairer sur la conception cartésienne de la démonstration, sur son déploiement au sein même des Méditations, sur la compréhension du mode d’écriture singulier de ce texte, qui se révèlera ensemble convenir et ne pas convenir avec l’écriture more geometrico. Notons enfin que la portée de ce texte sur l’ordre et la démonstration doit atteindre en quelque façon toutes les sciences, que la philosophie première s’y trouve bien entendu impliquée en comparaison des développements mathématiques, mais que la physique également nous permettra des interrogations et nous autorisera des clartés voire des progrès, sur les points durs du texte cartésien. Bref la théorie de la démonstration s’affecte au tout des sciences théorétiques déjà reconnues d’Aristote…
https://philopsis.fr/wp-content/uploads/2020/02/philopsis_rene_descartes.jpg263200Dauvois Danielhttps://philopsis.fr/wp-content/uploads/2020/02/logo_philopsis3-300x107.pngDauvois Daniel2006-11-23 19:02:002021-11-06 16:54:06Ordre cartésien et ratio demonstrandi duplex
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