Freud et l’autonymie

Freud et l’autonymie

L’article justifie l’aphorisme lacanien « il n’y a pas de métalangage » en montrant (à la suite de Freud) que dans les productions de l’inconscient les mots ne fonctionnent pas comme des signes linguistiques. La démonstration est menée d’abord sur les néologismes oniriques (comme le fameux autodidasker) étudiés dans la Traumdeutung. Ces mots n’ont pas de signifiant distinctif, ne sont pas soumis à la linéarité. Ils n’ont pas davantage de signifié distinctif, mais se prêtent en revanche à toutes sortes d’associations anagrammatiques. Bref, il ne s’agit pas de signes au sens saussurien, mais plutôt de choses soumises aux processus de condensation et de déplacement à l’œuvre dans toutes les productions de l’inconscient. De même l’interdiction de prononcer le nom des morts (abordée dans Totem et Tabou) ou de proférer « en vain » le nom de Dieu par jurement ou blasphème (évoquée par Benveniste après Freud) s’explique à nouveau par le statut des noms en cause : à la différence des signes, ils sont si liés à leur référent que les employer c’est porter atteinte à l’être qu’ils désignent.

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