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naiss_trag.gifTous les symptômes de la morale sont des formes d’une volonté. La morale nie toujours la vie. Ainsi la vie se détruit-elle elle-même. Donc l’avenir de la vie n’est pas du côté de la morale destructrice de la vie, mais du côté du dionysiaque.

L’art, le domaine esthétique, sont du côté de la vie. Ils sont extra-moral. Ils sont du côté de l’affirmation de la vie soit du point de vue du créateur ou du spectateur.

« C’est donc contre la morale que dans ce livre problématique s’était jadis tourné mon instinct, un instinct qui intercédait en faveur de la vie et s’inventa par principe une contre-doctrine et une contre-évaluation de la vie, purement artistique, anti-chrétienne. Mais comment la nommer ? En philologue, en homme du langage, je la baptisai non sans quelque liberté – mais qui saurait au juste le nom de l’antéchrist ? – du nom d’un dieu grec : je l’appelai dionysiaque. – »

Nietzsche essaie de montrer que ce qu’il dit en ce moment où il écrit la seconde Préface, il l’a déjà dit dans la Naissance de la tragédie. Ce dernier texte était prémonitoire, ce n’était pas seulement un texte esthétique mais une lutte contre la morale. Le dionysiaque était défini dans l’optique de la vie contre la morale, même s’il n’est guère question de la morale dans la Naissance de la tragédie.
Voilà ce qu’est le dionysiaque. C’est la réponse à la question du début du § 4 de cette Préface :

« Oui, qu’est-ce que le dionysiaque ? – Là-dessus il y a une réponse dans ce livre, – y parle quelqu’un qui « sait », un initié, et le disciple de son dieu »

Nietzsche en fait écrit : « Qu’est-ce qui est dionysiaque ? » Le dionysiaque est substantivé. Nietzsche caractérise l’adjectif « dionysiaque ».
« Dionysiaque » est donc une caractérisation, ce n’est pas une réalité. Nietzsche aussi s’interroge-t-il : « Comment nommer cette doctrine ? ». Le dionysiaque est donc le nom de quelque chose. Nietzsche reste à distance d’une métaphysique du dionysiaque, d’une essence du dionysiaque. Le dionysiaque, c’est une façon de désigner les choses, cela relève simplement du langage. C’est pourquoi Nietzsche se dit « philologue et homme du langage ». Il n’est pas un métaphysicien même s’il a des intuitions métaphysiques.

Il convient de souligner qu’il n’est pas question d’une opposition, d’une explication simpliste Apollon / Dionysos. On ne lit pas Nietzsche à coup de grandes explications antithétiques.

Extrait de la fin du cours

Le cours de François-Xavier Chenet sur la philosophie pratique de Kant est téléchargeable en bas de cette page.

Il comprend une première partie sur la Métaphysique des moeurs et une seconde partie sur la Critique de la raison pratique. S’ajoutent à ce commentaire, des prolongements en Appendices : critiques intrinsèques et extrinsèques de la morale kantienne, mise au point sur le bonheur, difficultés relatives à la doctrine du souverain bien.

Le cours comprend en outre un développement d’une petite centaine de pages sur les critiques de la morale kantienne – reprise de l’appendice I – dans lequel François-Xavier Chenet cite et commente de nombreux textes de Bergson, Schopenhauer, Scheler et bien d’autres.

Ces annexes ne sont pas publiables dans l’immédiat. Nous devons préalablement en vérifier la conformité au droit d’auteur. Nous tenterons de mettre en ligne ultérieurement une version de ce document et invitons les collègues à nous signaler explicitement leur souhait de recevoir ce texte complémentaire.

Les personnes impliquées dans Philopsis travaillant bénévolement sur ce projet en marge de leurs activités professionnelles, nous ne sommes pas en mesure de préciser le délai nécessaire à l’établissement de ce second volet du cours.

Nous publions ci-dessous la précieuse bibliographie de François-Xavier Chenet figurant également à la fin du document pdf.

Dans la correspondance entre Descartes et Élisabeth, les principes de la philosophie cartésienne rencontrent les interrogations et les objections d’une lectrice décidée à « lire – vivre où mènent les mots », animée par une confiance sans faille envers la fécondité pour l’existence de la pensée cartésienne, mais résolue à l’exigence cartésienne de parvenir à l’évidence, avant de donner son acquiescement. Nous assistons ainsi à une sorte de mise à l’épreuve des principes cartésiens, de leur cohérence intrinsèque et de leur pouvoir de fonder des règles pour la vie. La philosophie cartésienne est appréhendée dans sa dimension pratique, et reliée à la grande tradition de la sagesse grecque, pour laquelle l’enjeu de la philosophie est la qualité du vivre.

La métaphysique de la métaphysique est un commentaire de la Critique de la raison pure et comporte 8 chapitres.

La totalité des chapitres 1 à 8 est téléchargeable en bas de cette page.

Ce tableau nous est transmis par Maurice Bitran à l’attention des agrégatifs. Il peut « aider à garder une vue d’ensemble sur l’architectonique de la Logique transcendantale et à se repérer pendant l’étude détaillée du texte ».

Frege, considéré souvent comme le fondateur de la logique moderne,
avait une haute idée de la philosophie qu’il a toujours associée directement
ou indirectement à sa réflexion sur les mathématiques1. Voir la philosophie
se rapprocher de la psychologie l’inquiétait car il y voyait un affaiblissement
du pouvoir de la pensée. Le psychologisme qu’il a critiqué, débusqué jusque
chez Husserl, tend à réduire la pensée à la représentation révélant son étroite
parenté avec l’idéalisme quand ce dernier réduit le monde et les choses à la
représentation. Ainsi la psychologie qui découvre les lois de la
représentation prétend énoncer aussi les lois de la pensée. Frege réagit
vigoureusement en montrant que les lois psychologiques de la représentation
dépendent des lois plus fondamentales qui sont les lois des nombres étroitement liées aux lois de la pensée, d’où la vanité du projet qui consiste à
réduire les lois mathématiques à des lois psychologiques.
La confusion de la pensée avec la représentation entraîne une seconde
conséquence. Pour des philosophies imprégnées de psychologie, comme
Brentano ou Husserl, la représentation n’est pas liée à une excitation
corporelle dont elle dépendrait mais à une conscience ou subjectivité
indépendante des affections naturelles et corporelles. En réduisant la pensée
à la représentation, le psychologisme met en péril l’objectivité et la vérité
visées par toute pensée ; en faisant dépendre l’objet de la pensée d’une
forme qui serait le « je pense », la révolution copernicienne n’échappe au
relativisme qu’en postulant l’universalité du sujet. Peut-on sortir du
subjectivisme (Brentano, Husserl) ou du naturalisme (Fechner, Mach) propre
à la conception psychologique de la pensée et éviter à la fois le solipsisme et
le scepticisme ?

Dans la théologie naturelle, explique Kant, on pense un objet dont
on est dépourvu d’intuition, auquel on doit attribuer un mode de
connaissance intuitif (la connaissance discursive supposant des bornes),
les conditions d’espace et de temps devant être soigneusement écartées
de ce mode de connaissance intuitif. Son intuition doit être représentée
comme une intuition intellectuelle, l’intuition de l’Etre originaire – qui
ne dépend pas quant à son existence et son intuition de l’objet – ne
peut être qu’une intuition donnant l’existence même à l’objet d’intuition.
Mais est-il permis de se représenter un tel être, de penser un tel mode
d’intuition, si l’on fait tout d’abord de l’espace et du temps des formes
objectives, des conditions a priori de toute existence? Comment ces
formes ne seraient-elles pas aussi des conditions s’appliquant à Dieu?
Il Y a inconséquence à vouloir penser Dieu dans le cadre du réalisme
transcendantal. Il ne reste plus, dans ces conditions, qu’à rapporter
espace et temps à la forme subjective de notre intuition, laquelle, à
l’opposé du mode d’intuition qui convient (autant que nous puissions
juger) à l’Etre originaire, est l’intuition d’un être essentiellement dépendant
: la représentation de l’objet n’est possible, pour nous, que pour
autant que notre capacité de représentation se trouve affectée. Notre
sensibilité, c’est précisément le caractère dérivé de notre mode d’intuition.
Espace et temps signifient notre absence d’intuition intellectuelle.
Peut-être ces formes d’intuition sont-elles celles de tout être fini
pensant (nous ne pouvons décider jusqu’à quel point elles sont le propre
de l’homme), mais cela n’ôte rien au fait qu’elles ont trait à la sensibilité.
Quand elles seraient universelles, elles ne laisseraient pas d’être des
conditions sensibles d’intuition, c’est-à-dire des conditions propres à
un être qui ne peut intuitionner que pour autant que sa capacité de
représentation se trouve affectée.

L’assise de l’ontologie critique

L’assise de l’ontologie critique est un commentaire de l’Esthétique transcendantale, rédigé par François-Xavier Chenet dans les années 90.

La présente page offre désormais l’intégralité des chapitres du volume.

Avertissement
– Ak. renvoie au Kants gesammelte Schriften.
– R suivi d’un numéro désigne les Reflexionen ou Löse Blätter de Kant figurant dans les tomes XIV-XVIII de l’édition académique.
– Pour la Critique de la raison pure, on renvoie à la page de l’édition de 1781 [A], puis à celle de l’édition de 1787 [B], au tome et à la page dans l’édition académique et à la page dans la traduction Tremesaygues et Pacaud.
– On cite généralement une œuvre donnée dans une même traduction, sauf pour des raisons d’opportunité. Les traductions sont reprises telles quelles.
– Sauf mention contraire, les italiques dans les citations correspondent à des termes soulignés par les auteurs. Les coupures sont signalées, quelle qu’en soit l’ampleur. Les termes entre crochets constituent des modifications du texte cité ou des explications ajoutées.
– Livres et articles sont mentionnés de la façon la plus abrégée possible. On trouve leurs références complètes dans la bibliographie finale.

Le concept kantien de sujet est au carrefour de multiples significations héritées tant de la philosophie antique que de la philosophie moderne
En héritage de la philosophie antique, le concept kantien de sujet prend un sens qui l’apparente au concept de substance au sens d’un substrat du réel recevant les propriétés qualifiant une chose comme ceci. Kant pense le sujet comme substrat quand il le pense logiquement, c’est-à-dire comme élément de la structure prédicative de l’énoncé. Deux cas de figures sont possibles. Quand l’énoncé est considéré du point de vue de la logique formelle, les représentations faisant fonction de sujet et de prédicat sont librement permutables, si du moins on respecte les règles de la conversion : de la proposition tous les corps sont divisibles, on passe par conversion à la proposition quelque divisible est un corps (CRP B 128-129, TP 106, R 176 ). Quand l’énoncé est considérée comme connaissance, quand il se rapporte à un objet, quand la structure logique qui le régit est celui de la logique transcendantale, la permutation n’est plus possible : dans l’expérience, est sujet, c’est-à-dire substance au sens empirique, ce qui se présente, dans l’intuition, comme permanent, par différence avec le variable, qui est prédicat. Ce point est traité en particulier dans le chapitre des analogies de l’expérience portant sur le principe de permanence de la substance.

De cette première acception relève aussi ce que Kant appelle le substantiel ou le sujet proprement dit des phénomènes, lequel, en raison de la structure discursive de la connaissance humaine, ne peut rien être d’autre qu’une idée de la raison, ayant le rôle régulateur d’un focus imaginarius pour la connaissance (Prolégomènes, § 46, Vrin, p. 108-109).

En héritage de la philosophie moderne, le concept kantien de sujet prend un sens qui l’apparente à la res cogitans cartésienne. Mais Kant infléchit profondément cet héritage. Il désubstantialise la res cogitans et il distribue le Moi (Ich) en trois figures : le moi comme je pense ou l’aperception transcendantale, le moi comme personne morale, le moi empirique.

Au carrefour de ces deux héritages se trouvent les questions traitées dans les « Paralogismes de la psychologie rationnelle ». Le Moi doit nécessairement se penser lui-même comme sujet au sens où, en tant que pensant, il ne peut pas avoir le statut de prédicat. Kant écrit ainsi dans les Prolégomènes : « tous les prédicats du sens interne se rapportent au moi comme sujet et ce moi ne peut plus être encore pensé comme prédicat de quelque autre sujet » (109). Et cependant ce moi sujet ne livre aucune des connaissances que la psychologie rationnelle croyait devoir tirer se son statut de sujet.

On se propose ici de répondre à trois questions portant sur le statut de ce sujet :
– 1/ le sujet transcendantal est-il un être pensant ?
– 2/ le sujet transcendantal est-il une première personne ?
– 3/ la subjectivité est-elle réductible à la fondation transcendantale de l’objectivité ?

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Ce texte est désormais publié et n’est donc plus disponible sur Philopsis. – Petite introduction à la question de l’être – Editions Pierre Tequi – Janvier 2008 Poser la question de l’être, et y répondre, c’est admettre la possibilité d’une science qui dépasse celles que nous considérons d’ordinaire comme seules scientifiques, et qui reçut le […]