Philosophies de la nature

Le terme et l’idée de « philosophies de la nature » paraissent renvoyer, strictement et précisément, aux temps et aux œuvres de l’ère postkantienne en Allemagne. Du coup, le concept pourrait en sembler à première vue périmé. Tout se passe comme si l’on avait à faire ici à un chapitre de l’histoire des idées qui serait irrémédiablement […]

Cicéron. Qu’est-ce que la nature ? (2)

Introduction Dans Les lois, chacun des deux premiers livres commence à la manière du Phèdre de Platon : Socrate et Phèdre étaient sortis de la ville, marchaient et devisaient dans un coin de campagne, s’asseyaient sous un platane, parlaient d’amour, des discours séducteurs. Cicéron lui aussi, à Arpinium, imagine son frère et lui-même, et leur ami […]

Nature et Logos. D’une pensée de la fondation à la pensée de l’entrelacs

Pendant l’année 1959-1960, Merleau-Ponty a présenté au Collège de France un cours intitulé « Nature et Logos : le corps humain ». Ce cours est le dernier chapitre d’une série de travaux commencés en 1956-1957 et consacrés à la Nature. Selon le résumé du cours de 57-58, ces travaux sur la nature sont un chemin vers l’ontologie, la […]

Descartes et le « labyrinthe de notre ontologie »

L’étude du concept de nature dans les cours du Collège de France est, selon Merleau-Ponty, une façon d’affronter notre situation philosophique présente, dont la crise s’exprime dans la formule de Fink : « nous vivons dans des ruines de pensée » (MBN VI, 2) et qui se présente, en langage leibnizien, comme le « labyrinthe de l’ontologie ». La crise de […]

Deux confrontations du sauvage et du civilisé : les Dialogues de Lahontan et le Supplément au voyage de Bougainville de Diderot

Entre 1700 et 1790, nombreux sont les textes où la critique de la civilisation européenne est faite par un sauvage américain, africain ou océanien. Pourquoi extraire de cet ensemble les Dialogues de Lahontan (Supplément aux voyages du baron de Lahontan où l’on trouve des Dialogues curieux entre l’auteur et un sauvage de bon sens qui […]

L’idée de nature dans le « Supplément au voyage de Bougainville »

Mon intention est de tenter de dégager quelques traits essentiels du concept de nature qu’impliquent les lois civiles des Taïtiens de Diderot, et de proposer une ou deux remarques sur ce concept. À un récit d’explorateur, rapportant des faits, le Supplément au Voyage de Bougainville ajoute quelques imaginations romanesques de Diderot, une sorte de fable qui en […]

De la contingence des lois de la nature

L’homme, à l’origine, tout entier à ses sensations de plaisirs ou de souffrance, ne songe pas au monde extérieur ; il en ignore même l’existence. Mais, avec le temps, il distingue, dans ses sensations mêmes, deux éléments, dont l’un, relativement simple et uniforme, est le sentiment de soi-même, et dont l’autre, plus complexe et plus […]

De l’idée de loi naturelle dans la science et la philosophie contemporaines

Nous nous proposons d’étudier l’idée de loi naturelle telle qu’elle se présente à nous aujourd’hui, de l’interpréter philosophiquement, d’en déterminer la signification métaphysique et morale. Pour poser le, problème avec précision, nous nous appuierons sur les résultats des spéculations du XVIIe et du XVIIIe siècle, lesquelles sont liées au développement de la science, moderne. Les […]

Remarques sur le temps dans la Philosophie de la nature de Hegel

On propose ici un commentaire des paragraphes consacrés au temps dans la philosophie de la nature de Hegel de l’Encyclopédie des sciences philosophiques. La Phénoménologie de l’Esprit s’achève sur le savoir absolu comme récollection totale des figures de l’esprit et l’extériorisation de ce dernier sous ses deux formes : nature et histoire. Au terme du procès phénoménologique la science philosophique présente en effet les moments de son mouvement dans l’éther de la pensée comme système de concepts déterminés et mouvement organique fondé dans soi-même de ces concepts. Le savoir, résultat de la Phénoménologie, connaît soi-même et le négatif de soi-même ou sa limite : il se sacrifie en s’extériorisant, il intuitionne son Soi pur comme le temps en dehors de lui et son être comme espace. C’est ce qui justifie la définition du temps comme « le concept étant-là lui-même » (der daseiende Begriff selbst) : le temps a une sorte de privilège par rapport à l’espace car il exprime le Soi pur du concept, la négativité réfléchie comme telle alors que l’espace comme totalité ontique saturée connote l’immédiateté en raison de la place de la nature dans l’économie de la manifestation de l’Esprit. La nature comme totalité dans l’espace est le devenir immédiat vivant de ce savoir, extériorisation de l’esprit qui subsiste et en même temps mouvement de retour à soi de l’esprit. Le devenir de l’esprit dans le temps se présente sous la forme de l’histoire comme succession lente d’esprits particuliers, lesquels sont autant de moments nécessaires pour la venue à soi du savoir absolu ou de l’esprit qui se sait comme esprit.

Les ordres de la nature

La réflexion sur l’ordre physico-chimique soulève deux types de problèmes :
– circonscrire les frontières de cet ordre ; et voir si, pris comme un système, il interfère avec un ou plusieurs autres ordres ;
– mettre au jour sa constitution interne, afin d’examiner s’il constitue un ensemble homogène ou s’il est fait de parties plus ou moins liées les unes aux autres, entre lesquels des problèmes d’interaction se posent.
L’ordre physico-chimique existe à l’intérieur des êtres vivants et hors des êtres vivants. Historiquement, l’étude de l’ordre physico-chimique hors des organismes vivants précède celle de cet ordre à l’intérieur des vivants, qui, de toute façon, n’a commencé que vers la fin du XVIIIe siècle, avec la fondation de la chimie moderne.