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6 résultats de recherche pour :

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Cicéron. Le cylindre de Chrysippe (leçon 5)

Du De fato, ou Traité du destin, n’a survécu qu’une partie, qui fait vingt paragraphes. Il est présenté comme un exposé sensiblement didactique du maître Marcus Cicéron pour son disciple Hirtius. Il s’y joue une confrontation des trois courants majeurs de la pensée du temps, représentée par trois maîtres : Epicure, Chrysippe et Carnéade. La question […]

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Images de la religion épicurienne chez Cicéron et Pierre Bayle (leçon 4)

La religion épicurienne Dans le monde intellectuel où vivait Cicéron, les épicuriens importaient autant que les stoïciens, autant que les académiciens. Il y a eu, depuis Epicure lui-même, beaucoup d’épicuriens, dont l’existence est attestée jusqu’au troisième siècle. Ce que nous savons de la pensée de la religion d’Epicure (-341 à -270) est très singulier, tout […]

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Les Epicuriens ou la sagesse de l’économie

Contrairement à Xénophon, Platon et Aristote , les Épicuriens antiques parlent peu d’économie. Le domaine (oikos) qui, à l’époque classique, formait la base matérielle et humaine de production et de consommation, est presque absent de leurs considérations, tout comme ses rapports avec la cité (polis). Le commerce n’apparaît pas davantage. Hormis celui de Philodème, les […]

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Droit naturel et droit positif selon Epicure

La doctrine épicurienne du droit est contenue dans les Maximes capitales XXXI à XXXVIII. Je me propose ici de les commenter. Il faut rappeler d’abord que la distinction d’Epicure entre les désirs naturels, dont l’objet n’est que ce qui est nécessaire à la vie et au bonheur (ou, sans être nécessaire, y contribue), et les […]

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Epicure et l’analyse quantique de la réalité

L’intuition fondamentale d’Epicure, dans l’analyse du réel, est l’intuition quantique. Cela signifie, avant tout, que la continuité dans la nature n’est que l’apparence. Le fond des choses est la discontinuité, la discrétion. Une sorte de tache blanche immobile sur le vert de la colline se résout, à l’approche en l’ensemble des agneaux d’un troupeau . Tout ce qui semble continu et indéfiniment divisible n’est, pour une analyse exacte, que totalité additive, quantité déterminée, quantum. Tout être est corps, et tout corps est un ensemble d’Uns exclusifs, d’atomes – c’est-à-dire d’un nombre déterminé d’atomes. Certes, le tout, l’univers sont infinis ; mais l’univers n’a aucune réalité propre en tant qu’univers, il n’est que l’ensemble additif des corps qui le composent ; et le tout n’est que la somme des parties : il n’y a rien de plus dans le tout que dans les parties – et c’est pourquoi il suffit de connaître la partie pour connaître le tout. L’infinité de l’univers n’est que répétition à l’infini de la finité. Aussi loin que l’on aille, il n’y a que la finité. Enfin la structure des causes et des effets dans la nature est purement quantique : émission du rayonnement par quantas discontinus, structure quantique de la lumière et des émanations de toute sorte, etc .

S’il y a une évidente parenté entre l’intuition continuiste de la nature et l’esprit de l’analyse infinitésimale, il n’y en a aucune, au contraire, entre celui-ci et la quantification épicurienne, sinon, bien sûr, l’esprit même de l’analyse, c’est-à-dire de la décomposition. Les quantités infiniment petites ne sont pas telles, rappelons-le, parce qu’on les regarderait comme très petites, mais parce qu’on les considère comme pouvant devenir toujours plus petites, c’est-à-dire comme décroissant continuellement jusqu’à devenir aussi petites que l’on veut. Or la notion de minimum dans l’épicurisme, c’est-à-dire d’une quantité telle qu’aucune quantité plus petite ne peut ni être ni être pensée, rend la supposition d’une quantité continuellement et infiniment décroissante irréelle et fausse. De plus – et cela est impliqué dans ce qui précède – la nature des quantités infiniment petites est d’être toujours variables. Or, selon Epicure, les éléments constituants de toutes choses sont nécessairement invariables : sinon la nature n’aurait pas de quoi résister toujours à la puissance désagrégeante du temps.

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« Accident d’accidents » : Epicure ou le temps maîtrisé

… Pour les éthiques philosophiques anciennes, le temps, en tant qu’il nous échappe mais que nous ne lui échappons pas, constitue un défi par excellence : il met à l’épreuve la sagesse du philosophe, car il semble la source du hasard et de la contingence, le pourvoyeur des souffrances et des malheurs. Quand, en réaction à de telles représentations, certains ont voulu voir à l’œuvre au sein du temps la nécessité, force leur a été d’admettre que cette nécessité n’apparaissait que rétrospectivement, qu’elle nous échappait largement, et que ce que nous en appréhendions était avant tout celle de notre disparition, et plus généralement celle de la finitude de toutes choses devenues. Bref, quelles que soient les approches théoriques adoptées selon les Ecoles, l’idéal antique de sagesse a dû se colleter très puissamment avec le temps, qui semblait être un vecteur de désagrégation et de mort, et plus généralement de mal … De fait, le désir d’immortalité célébré par Platon, également reconnu par Aristote, et soutenu d’après eux par la présence en nous d’un principe immortel (l’âme, et plus précisément l’intellect), est là pour l’attester.

Epicure, pour sa part, est allé très loin dans la représentation de la finitude de toutes choses : il assume sans restriction l’idée de la disparition de toutes choses devenues, des êtres mais aussi bien des mondes, puisque selon lui il y a des mondes, coexistants, successifs, tous surgis à un moment et promis à la disparition, issus du Tout illimité et y retournant. Perspective désespérante ? Remarquons toutefois que l’astro-physique contemporaine ne nous amène à penser rien d’autre concernant notre monde, c’est-à-dire notre système solaire, et l’ensemble des mondes-systèmes solaires constitués dans l’Univers. En d’autres termes, la représentation que se fait Épicure du devenir cosmique est aussi proche que possible de la nôtre. Pour notre part, nous ne sommes pas désespérés par cette promesse de destruction totale, parce qu’elle paraît valoir sur la longue durée, et Épicure pour sa part devait penser quelque chose d’approchant.