L’espace est représenté comme une grandeur infinie donnée : la radicalité de l’Esthétique

Le quatrième argument de l’exposition métaphysique de l’espace, dans le seconde édition de la Critique de la raison pure, est ainsi formulé : L’espace est représenté comme une grandeur infinie  donnée  [souligné  par Kant].  Or on doit bien penser tout concept comme une représentation qui est contenue dans une multitude infinie de représentations possibles diverses (comme leur caractère commun), qui par suite les contient  sous elle ; mais aucun concept comme tel ne peut être […]

Emmanuel Kant. Avant / après

Ce texte est la réédition en ligne d’un livre qui a paru aux éditions Criterion en 1991 et qui est épuisé depuis un certain temps déjà. Si sa rediffusion paraît opportune, c’est d’abord parce que la plupart des introductions à Kant, de par leur vocation même, n’ont pas pour objectif premier de situer la philosophie […]

Espace esthétique et espace géométrique chez Kant

On désigne ici comme « espace esthétique » la forme subjective et pure de l’intuition du sens externe, telle que la met au jour l’exposition métaphysique de l’espace. Kant l’appelle ainsi « espace métaphysique » en l’opposant rigoureusement à l’ « espace géométrique », déjà conceptualisé et ne relevant plus comme tel de l’Esthétique transcendantale dans son moment originaire. L’espace esthétique […]

Cicéron. Le suicide (leçon 8)

L’être humain, qui se sait mortel, doit-il attendre que la mort lui arrive, ou lui est-il permis d’en juger, d’y consentir et de faire le geste qui la déclenche ? Cette question disputée dans l’Antiquité l’est encore aujourd’hui, sous diverses formes : Peut-il être opportun de mourir ? Avons-nous un droit de vie et de mort sur […]

L’oubli du corps. Des fins des biens et des maux, livre IV, XI, 26-28

Cicéron à Caton : « Eh bien, maintenant, que tes stoïciens nous expliquent, ou plutôt explique-nous toi-même (car qui le peut mieux que toi ?) comment il se fait qu’étant partis des mêmes principes que les anciens, vous en arriviez à cette conclusion, que ce soit le fait de vivre moralement [honeste vivere], c’est-à-dire de vivre avec […]

Le corps utopique

Ce lieu que Proust, doucement, anxieusement, vient occuper de nouveau à chacun de ses réveils, à ce lieu-là, dès que j’ai les yeux ouverts, je ne peux plus échapper. Non pas que je sois par lui cloué sur place – puisque après tout je peux non seulement bouger et remuer, mais je peux le « […]

Le monde animal : Heidegger et von Uexküll

Dans  Les concepts fondamentaux de la métaphysique,   la question de l’être de l’animalité est abordée par Heidegger dans un dialogue constant,bien qu’assez souvent implicite, avec la biologie de son temps et tout particulièrement avec l’œuvre de Jakob von Uexküll. Les allusions à celle-ci, nombreuses tout au long du texte, ne sont nullement extérieures à […]

Etre et monde. Le développement de la pensée de Heidegger de 1923 à 1930

Lorsque Heidegger publie son œuvre majeure, Etre et temps, sa pensée a déjà connu un développement important. Ses premiers travaux ont en effet été consacrés, sous l’impulsion husserlienne, à la logique, il s’est ensuite intéressé, essentiellement pour des raisons de carrière, à la philosophie médiévale, à laquelle il a consacré sa thèse d’habilitation, et les […]

Corps et chair. Phénoménologie du corps

Le corps propre : l’originalité d’un phénomène originaire Le problème philosophique du corps, c’est le corps propre. Mais pour saisir ce que signifie le corps propre, plutôt que de tenter d’articuler l’explication physique des corps et l’analyse métaphysique du corps humain, c’est-à-dire de distinguer et d’unir l’esprit et le corps, il faut partir du corps lui-même, […]

Aequalia esse peccata et recte facta. Les paradoxes des stoïciens, Paradoxes, III, §§ 24-26 (leçon 6)

[24] « Il n’y a donc pas de différence (car on me fera cette objection) entre tuer son père et tuer son esclave ? » Si l’on posait cette question toute nue, on ne pourrait pas facilement juger quelle est sa nature. Si priver son père de la vie est en soi un crime, les Sagontins furent des […]