Plotin, traité 38 (VI, 7). La beauté

I. L’âme voyage Tous, nous voyons, désirons la beauté du monde en général, et des beautés corporelles, sensibles : mais elles ne sont que des images, des traces, des ombres de la beauté elle-même. Comme un Narcisse amoureux de son reflet, comme la Loreley fascinée par son trop joli visage, penchés sur l’eau, y tombent et […]

Plotin, Ennéades, traité 38 (VI, 5, 11)

Plotin s’était demandé si le dieu avait été prévoyant au point de doter d’avance les êtres vivants d’organes perceptifs. Maintenant (depuis le §8), il commence à réfléchir à la question qui précède logiquement celle-là : le Dieu, compris comme « nous » ou esprit, a-t-il prévu l’existence de tous ces êtres sensibles qui constituent notre monde et a-t-il veillé […]

Le corps qui rit (en lien avec Le rire, de Henri Bergson)

Charles Darwin parle du rire dans L’expression des émotions, chap VIII. Avec simplicité il dit : « Une joie très vive provoque divers mouvements sans but : on danse, on bat des mains, on frappe du pied, etc. ; en même temps, on rit bruyamment. Le rire paraît être l’expression primitive de la joie proprement dite ou du bonheur. […]

Cicéron, Les Académiques : l’assentiment

Cicéron dit à Lucullus : «Mais vous affirmez que personne ne sait rien, à l’exception du sage. Et Zénon le résumait par un geste : les doigts étendus, montrant l’intérieur de sa main, il disait : “Voici la représentation”. Puis, pliant un peu ses doigts : “voici l’assentiment”. Quand il avait replié complètement ses doigts et fermé son poing, […]

Ennéades, Traité 38, 4-7

En envoyant les êtres vivants dans le monde, le dieu avait-il prévu qu’ils devraient pouvoir sentir, percevoir ? Avait-il dû raisonner ? Avait-il eu la bonté de les doter par anticipation de vue, d’ouïe, etc… ? Si nous nous mettions dans l’esprit divin, si nous pensions comme Dieu (donc sans enchaîner des propositions) nous le verrions connaître chaque […]

L’espace est représenté comme une grandeur infinie donnée : la radicalité de l’Esthétique

Le quatrième argument de l’exposition métaphysique de l’espace, dans le seconde édition de la Critique de la raison pure, est ainsi formulé : L’espace est représenté comme une grandeur infinie  donnée  [souligné  par Kant].  Or on doit bien penser tout concept comme une représentation qui est contenue dans une multitude infinie de représentations possibles diverses (comme leur caractère commun), qui par suite les contient  sous elle ; mais aucun concept comme tel ne peut être […]

Emmanuel Kant. Avant / après

Ce texte est la réédition en ligne d’un livre qui a paru aux éditions Criterion en 1991 et qui est épuisé depuis un certain temps déjà. Si sa rediffusion paraît opportune, c’est d’abord parce que la plupart des introductions à Kant, de par leur vocation même, n’ont pas pour objectif premier de situer la philosophie […]

Espace esthétique et espace géométrique chez Kant

On désigne ici comme « espace esthétique » la forme subjective et pure de l’intuition du sens externe, telle que la met au jour l’exposition métaphysique de l’espace. Kant l’appelle ainsi « espace métaphysique » en l’opposant rigoureusement à l’ « espace géométrique », déjà conceptualisé et ne relevant plus comme tel de l’Esthétique transcendantale dans son moment originaire. L’espace esthétique […]

Cicéron. Le suicide (leçon 8)

L’être humain, qui se sait mortel, doit-il attendre que la mort lui arrive, ou lui est-il permis d’en juger, d’y consentir et de faire le geste qui la déclenche ? Cette question disputée dans l’Antiquité l’est encore aujourd’hui, sous diverses formes : Peut-il être opportun de mourir ? Avons-nous un droit de vie et de mort sur […]