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Fonction et objets de > chez Aristote Cet article consiste en une étude des différences occurrences de l’expression «philosophie première » dans le corpus aristotélicien. Une interprétation devenue courante, soutenue en particulier par A. Mansion, veut que « philosophie première» renvoie toujours à la science théologique de Métaphysique E 1. On cherche au contraire à […]

Le concept de philosophie première dans la «Métaphysique» d’Aristote Dans cet article, l’auteur s’interroge sur le sens du concept de «philosophie première» dans la Métaphysique d’Aristote. Selon lui, un examen attentif des passages où est évoquée la nature de cette discipline (à savoir essentiellement Alpha 1-2, Gamma 1-3 et Epsilon 1), montre assez clairement que […]

Il semblerait être de bonne méthode, si l’on veut s’enquérir de ce qu’est la métaphysique, de commencer par le premier texte qui porte ce titre, à savoir la Métaphysique d’’Aristote. Mais le résultat auquel conduira cette méthode (qui voudrait connaître la chose par son commencement) sera plutôt le renoncement à la métaphore fautive qui représente […]

L’épicurisme est une doctrine à part dans l’Antiquité. Jamais doctrine n’aura été comme celle-ci dominée par un seul homme : Epicure. Mais jamais aussi un disciple n’aura consacré plus de dévouement envers ce maître que Lucrèce. Un seul maître, un disciple pour toujours qui n’a rien à ajouter au « héros de la connaissance ». Et l’histoire veut que ce soit principalement par son disciple que la doctrine du maître (dont les œuvres très nombreuses ont été perdues et notamment un immense Peri phuseôs) nous soit connue. Aussi le De rerum natura est une œuvre unique en son genre. Bien entendu, Lucrèce appartient à cette lignée de penseurs, longtemps maudits, qu’on appelle matérialistes. Toute l’histoire de la philosophie serait un vaste champ de bataille où s’opposent de haute lutte l’idéalisme issu de Platon et la « ligne de Démocrite » comme disait Lénine : l’esprit contre la matière, la providence contre le hasard, le finalisme contre le mécanisme (cf. IV, 824-1057), l’atomisme contre la forme substantielle.

https://www.cairn.info/revue-archives-de-philosophie-2015-1-page-49.htm

https://dlib.bc.edu/islandora/object/bc-ir:100745/datastream/PDF/view

https://www.cairn.info/revue-philosophique-2002-2-page-195.htm

http://www.editions-polaire.com/revue-polaire/spip.php?article208

L’épicurisme a dans l’histoire de la philosophie une situation singulière, qu’on peut caractériser comme un double retour.
Retour d’abord à ce qui selon Aristote fut l’un des gestes philosophiques marquants de Socrate : ramener la philosophie du ciel sur la terre, c’est-à-dire chercher la solution des questions morales, plutôt que l’explication théorique des phénomènes naturels. La morale socratique paraît avoir été un eudémonisme, empreint même d’un certain hédonisme. Épicure quant à lui donne pour objet essentiel à la sagesse philosophique la réalisation d’une vie heureuse, dont le critère et le moyen sont le plaisir. Il y a chez lui comme une primauté du point de vue pratique, en ce sens que le bonheur, défini comme paix de l’âme, est ce qui donne leur raison d’être à toutes les parties de la philosophie, y compris la physique et la théorie de la connaissance.
On peut bien voir là un retour par rapport à ce qui avait été le dernier mot en la matière des deux plus illustres disciples de Socrate : Platon et Aristote. Ni l’un ni l’autre assurément n’ont négligé le perfectionnement moral des individus ni la réforme politique de la cité. Ils s’y sont employés en actes et pas seulement en discours. Mais ils avaient situé le souverain bien, et Aristote plus encore que Platon, dans l’activité de connaissance, et plus précisément dans la connaissance du plus haut intelligible : Dieu en tant que bien absolu, souverain bien. Aussi Aristote subordonnait-il les vertus morales, nécessaires à l’action, à cette fin en soi que peut seule être la contemplation de la vérité. L’épicurisme inverse cette subordination.
Cette inversion ne signifie cependant pas une renonciation à la spéculation théorique, dans la mesure où une certaine théorie apparaît nécessaire à la paix de l’âme.

Lucrèce naît quelques 240 ans après Epicure, quelque 360 ans après Démocrite.
De Lucrèce, l’on ne sait vraiment pas grand chose, sauf qu’il a vécu une quarantaine d’années dans la première moitié du premier siècle avant Jésus-Christ. On ne sait ni sa date de naissance (autour de 98-94), ni celle de sa mort (autour de 55-52), ni la durée précise de sa vie (40-44 ans), ni sa classe et son statut social (on a fait beaucoup d’hypothèses à la fois à partir de son nom, à partir de son surnom [cognomen] Carus, à partir du dédicataire de son poème, Memmius ou plus encore en raison des positions politico-sociales de l’épicurisme). On ne sait quand il écrivit son poème (en février 54, Cicéron dit à son frère Quintus avoir lu les « poemata » de Lucrèce, mais cela désigne-t-il le De rerum natura ?) On ne sait comment et à la suite de quoi il est mort. La thèse de son suicide et celle de sa folie vient du seul saint Jérôme (dans sa Chronique) que cette thèse arrange trop pour qu’on l’accepte les yeux fermés… Le suicide d’un négateur de la Providence est une aubaine suspecte. La thèse de la folie de Lucrèce ne peut vraiment invoquer le « docti furor Lucreti » de Stace, furor pouvant signifier seulement l’enthousiasme de Lucrèce dans son poème. Curieusement, les apologistes Lactance et Arnobe ne disent mot de sa folie et de son suicide, alors qu’ils tirent à boulets rouges sur l’égarement dans lequel tombe l’épicurisme. Certains ont cru pouvoir trouver des indices du déséquilibre mental de Lucrèce dans le désordre rédactionnel régnant dans son poème (mais il n’en comporte aucun qui soit évident et majeur…) et dans l’atmosphère de certaines pages qui manifestent une anxiété, un pessimisme et quelque goût macabre : voir les pages critiques de l’amour-passion à la fin du livre IV, le pessimisme antifinaliste dans le chant V (la nature est une marâtre) et la description de la grande peste d’Athènes sur laquelle s’achève ou s’interrompt le poème.