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Deux prostituées qui vivent ensemble ont chacune mis au monde un enfant, presque simultanément, et sans témoins. L’une d’elles, la nuit, se couche sur son enfant et l’étouffe; quand elle s’en aperçoit, au cours de la nuit, elle profite du sommeil de sa compagne, elle lui prend son enfant —le vivant— et met à la […]

La doctrine épicurienne du droit est contenue dans les Maximes capitales XXXI à XXXVIII. Je me propose ici de les commenter. Il faut rappeler d’abord que la distinction d’Epicure entre les désirs naturels, dont l’objet n’est que ce qui est nécessaire à la vie et au bonheur (ou, sans être nécessaire, y contribue), et les […]

Peu de doctrines philosophiques ont donné lieu à autant de discussions que celle du principe de raison suffisante chez Leibniz. Ce principe – qui est, selon le philosophe de Hanovre, d’une importance équivalente au principe de contradiction déjà mis en lumière par Aristote – affirme que rien dans notre monde ne peut se produire s’il ne se […]

Ce qui fait pour nous l’intérêt de l’éthique aristotélicienne, c’est son caractère intempestif, à un double titre. Nous avons appris à penser la morale d’après Kant comme centrée sur la notion de devoir et consistant essentiellement dans une liste d’obligations et d’interdictions, ou d’après Nietzsche comme la « négation de la vie », et même si ces […]

Au Moyen Âge, la question de l’éthique se présente comme une forme de recherche du bonheur. L’idée de bonheur est une idée ancienne en Europe, plus ancienne même que la philosophie, qui s’en empare dès Platon et Aristote. Mais qu’entend-on par bonheur ? Le concept même (« bon heur », équivalent de « bona fortuna »), est pris dans une contradiction interne, entre dépendance de […]

Pendant l’année 1959-1960, Merleau-Ponty a présenté au Collège de France un cours intitulé « Nature et Logos : le corps humain ». Ce cours est le dernier chapitre d’une série de travaux commencés en 1956-1957 et consacrés à la Nature. Selon le résumé du cours de 57-58, ces travaux sur la nature sont un chemin vers l’ontologie, la […]

L’étude du concept de nature dans les cours du Collège de France est, selon Merleau-Ponty, une façon d’affronter notre situation philosophique présente, dont la crise s’exprime dans la formule de Fink : « nous vivons dans des ruines de pensée » (MBN VI, 2) et qui se présente, en langage leibnizien, comme le « labyrinthe de l’ontologie ». La crise de […]

Le concept d’état de nature, qui constitue l’une des pièces maîtresse des philosophies politiques du XVIIème et du XVIIIème siècle, est le résultat de la rencontre dans le domaine de l’anthropologie politique de deux courants de pensée relevant chacun de problématiques fort différentes, mais desquelles sortira un concept nouveau de la nature humaine. Le premier […]

Un temps illimité, dit Epicure, et un temps limité contiennent un égal plaisir. Cette égalisation semble paradoxale. Elle perd de son étrangeté pour qui prend en vue la pensée grecque du plaisir. Aristote montre que le plaisir n’est pas dans la durée. « Du plaisir, dans n’importe quel temps, la forme est parfaite » ; « ce qui […]

La Métaphysique et, plus généralement, l’ensemble des textes aristotéliciens nous mettent en présence d’un système de quatre causes. Dans le premier chapitre du livre Δ, Aristote identifie les « causes » aux « principes » et voit dans leur caractère commun la « source » — τò πρωτον — à partir de laquelle il y a soit de l’être (ἔστιν), soit du devenir […]