Publications par Dégremont Roselyne

, ,

L’oubli du corps. Des fins des biens et des maux, livre IV, XI, 26-28

Cicéron à Caton : « Eh bien, maintenant, que tes stoïciens nous expliquent, ou plutôt explique-nous toi-même (car qui le peut mieux que toi ?) comment il se fait qu’étant partis des mêmes principes que les anciens, vous en arriviez à cette conclusion, que ce soit le fait de vivre moralement [honeste vivere], c’est-à-dire de vivre avec […]

, , , ,

Cicéron. Le cylindre de Chrysippe (leçon 5)

Du De fato, ou Traité du destin, n’a survécu qu’une partie, qui fait vingt paragraphes. Il est présenté comme un exposé sensiblement didactique du maître Marcus Cicéron pour son disciple Hirtius. Il s’y joue une confrontation des trois courants majeurs de la pensée du temps, représentée par trois maîtres : Epicure, Chrysippe et Carnéade. La question […]

, ,

Images de la religion épicurienne chez Cicéron et Pierre Bayle (leçon 4)

La religion épicurienne Dans le monde intellectuel où vivait Cicéron, les épicuriens importaient autant que les stoïciens, autant que les académiciens. Il y a eu, depuis Epicure lui-même, beaucoup d’épicuriens, dont l’existence est attestée jusqu’au troisième siècle. Ce que nous savons de la pensée de la religion d’Epicure (-341 à -270) est très singulier, tout […]

,

Cicéron. L’archer et la cible. Des fins des biens et des maux, III, VI, 20-22 (Troisième leçon)

« Ils appellent “estimable“ (c’est, je pense, le mot à choisir) ou bien l’objet conforme à la nature, ou bien celui qui a un effet tel qu’il mérite d’être choisi en vue de cet effet, objet possédant une valeur qui mérite “l’estime ” —je traduis ainsi axia— ; le “non-estimable” est le contraire de l’estimable. Une fois bien […]

Plotin, Traité 38, 1. Commentaire (1)

Introduction Plotin, régulièrement, prend appui sur la connaissance précise qu’il a des dialogues de Platon, que manifestement il admire. Or Platon lui-même prenait soin d’indiquer son mode d’écriture, et dès lors le degré de vérité que le lecteur y pouvait attacher. Le Timée, pour parler du monde, a osé la langue du mythe, d’abord pour […]

,

Cicéron. Qu’est-ce que la nature ? (2)

Introduction Dans Les lois, chacun des deux premiers livres commence à la manière du Phèdre de Platon : Socrate et Phèdre étaient sortis de la ville, marchaient et devisaient dans un coin de campagne, s’asseyaient sous un platane, parlaient d’amour, des discours séducteurs. Cicéron lui aussi, à Arpinium, imagine son frère et lui-même, et leur ami […]

Cicéron et la philosophie (première leçon)

I. La question de la langue Qu’est-ce que lire Cicéron, pour un philosophe ? Quelque chose de très particulier, qui demande beaucoup de prudence et de réflexion. Ce n’est pas que Cicéron ne serait pas clair : non, loin s’en faut, il l’est vraiment. Mais, comme lecteur, allons-nous nous munir de ciseaux pour en découper des fragments, […]

Le Banquet (172-188) — Propositions herméneutiques

C’est sans doute parce qu’il parle de l’amour tout du long, parce que, comportant plusieurs discours, il est très varié ; et enfin sans doute à cause d’une sorte d’aveu amoureux d’Alcibiade, pris de vin et de franchise, très vivant et drôle, que le Banquet est probablement le plus populaire des dialogues de Platon. Le discours […]

Représenter l’invisible ?

Introduction A. Ce dont nous sommes sûrs, c’est que le visible – et même tout sensible- se «présente » à nous, à chaque fois que vous voyons ou sentons. Et que, par là même, sa « re-présentation » est possible : telle un reflet dans un miroir, ou une photographie, ou un portrait en peinture. De visible à visible. […]