Corps et chair. Phénoménologie du corps

Le corps propre : l’originalité d’un phénomène originaire Le problème philosophique du corps, c’est le corps propre. Mais pour saisir ce que signifie le corps propre, plutôt que de tenter d’articuler l’explication physique des corps et l’analyse métaphysique du corps humain, c’est-à-dire de distinguer et d’unir l’esprit et le corps, il faut partir du corps lui-même, […]

Aequalia esse peccata et recte facta. Les paradoxes des stoïciens, Paradoxes, III, §§ 24-26 (leçon 6)

[24] « Il n’y a donc pas de différence (car on me fera cette objection) entre tuer son père et tuer son esclave ? » Si l’on posait cette question toute nue, on ne pourrait pas facilement juger quelle est sa nature. Si priver son père de la vie est en soi un crime, les Sagontins furent des […]

Cicéron. Le cylindre de Chrysippe (leçon 5)

Du De fato, ou Traité du destin, n’a survécu qu’une partie, qui fait vingt paragraphes. Il est présenté comme un exposé sensiblement didactique du maître Marcus Cicéron pour son disciple Hirtius. Il s’y joue une confrontation des trois courants majeurs de la pensée du temps, représentée par trois maîtres : Epicure, Chrysippe et Carnéade. La question […]

Images de la religion épicurienne chez Cicéron et Pierre Bayle (leçon 4)

La religion épicurienne Dans le monde intellectuel où vivait Cicéron, les épicuriens importaient autant que les stoïciens, autant que les académiciens. Il y a eu, depuis Epicure lui-même, beaucoup d’épicuriens, dont l’existence est attestée jusqu’au troisième siècle. Ce que nous savons de la pensée de la religion d’Epicure (-341 à -270) est très singulier, tout […]

Cicéron. L’archer et la cible. Des fins des biens et des maux, III, VI, 20-22 (Troisième leçon)

« Ils appellent “estimable“ (c’est, je pense, le mot à choisir) ou bien l’objet conforme à la nature, ou bien celui qui a un effet tel qu’il mérite d’être choisi en vue de cet effet, objet possédant une valeur qui mérite “l’estime ” —je traduis ainsi axia— ; le “non-estimable” est le contraire de l’estimable. Une fois bien […]

Plotin, Traité 38, 1. Commentaire (1)

Introduction Plotin, régulièrement, prend appui sur la connaissance précise qu’il a des dialogues de Platon, que manifestement il admire. Or Platon lui-même prenait soin d’indiquer son mode d’écriture, et dès lors le degré de vérité que le lecteur y pouvait attacher. Le Timée, pour parler du monde, a osé la langue du mythe, d’abord pour […]

Cicéron. Qu’est-ce que la nature ? (2)

Introduction Dans Les lois, chacun des deux premiers livres commence à la manière du Phèdre de Platon : Socrate et Phèdre étaient sortis de la ville, marchaient et devisaient dans un coin de campagne, s’asseyaient sous un platane, parlaient d’amour, des discours séducteurs. Cicéron lui aussi, à Arpinium, imagine son frère et lui-même, et leur ami […]

Cicéron et la philosophie (première leçon)

I. La question de la langue Qu’est-ce que lire Cicéron, pour un philosophe ? Quelque chose de très particulier, qui demande beaucoup de prudence et de réflexion. Ce n’est pas que Cicéron ne serait pas clair : non, loin s’en faut, il l’est vraiment. Mais, comme lecteur, allons-nous nous munir de ciseaux pour en découper des fragments, […]

Maïmonide. Le guide des égarés

Tu connais la postérité glorieuse de ce qu’ont dit les philosophes à propos de Dieu dont ils déclarent qu’Il est l’intellect (aql), l’intelligent (‘aaqil) et l’intelligible (ma’qul). Et ces trois notions (ma’ana) constituent en Lui une seule et même signification, selon le principe de non excès qui le caractérise. Et nous avons, nous aussi rappelé […]

Le corps propre et son auto-motricité constituante dans la phénoménologie de Husserl

La phénoménologie, la science des phénomènes, est l’étude descriptive des phénomènes, c’est-à-dire des formes d’apparition des étants. Pour le phénoménologue chaque étant apparaît et l’enjeu est de décrire les formes d’apparition essentielles des étants. Ainsi la chose perçue apparaîtra selon une guise spécifique : la présence en chair et en os ; ce même objet – qu’une […]